Messages : 196 Age : 31 Rang dans le RP : Homonculus de la Tentation, le Péché Originel | La Tentation Incarnée | Le Péché | L'Ombre des Ombres | Le Péché OriginelRang spécial Hrp : Super Sin, détenteur du Super Badge de Super Fan de Roy Mustang (*bave*), donné par son idole | Premier membre du FanClub de Roy Mustang *_* | (Possède 3 pin's collector, un mug Colonel Flame, 1 Badge de Roy-Sama, un mouchoir Colonel Flame et des roller Colonel Flame dédicassés par Roy-Sama !) | Super Pépé ! | Possède 1% de Subaru sous la forme d'un chat noir nommé Hei ! | A reçut 6 roses dont la dernière est de Suba-Chat ! Feuille de personnage Points: (25/90) Niveau: (17/20) Pouvoir: Sin est là, Méfiez vous donc des Ombres ... Méfiez vous aussi de ses épées ... De son statut d'Homonculus ...
Sujet: I Talk With The Rain ~ RP Solo Lun 2 Aoû - 3:08
Des secondes, des minutes, des heures, des jours, des semaines, des mois … Depuis combien de temps étais je là, à fixer le vide et à rester immobile ? Je n'en savais trop rien, le temps était devenu une notion totalement inconnue à mon esprit, notion qui d'ailleurs, n'avait jamais eu un bien grand impact sur moi. J'inspire, l'air emplit mes poumons. Mais qu'est ce que je faisais ici ? D'ailleurs, où étais je ? Je réfléchis un instant, détournant à peine mon regard du point lointain que je ne cessais de fixer depuis une durée indéterminée. De longues minutes sans doute s'égrènent avant que je n'arrivais à me situer convenablement dans l'espace. Je me trouvais au cœur d'une immense forêt de feuillus verts et à la ramure déployée. Enfin, je n'étais pas vraiment dans cette forêt, j'étais plutôt, dans une clairière, située en son sein. Cet espace de verdure et d'herbacés, dénué d'arbre, offrait aux yeux de n'importe quel admirateur un étonnant spectacle de couleurs et de senteurs. Pour n'importe quel humain ou animal capable d'une quelconque émotion, ce prodigieux tableau de la nature, composé de milles plantes aux fleurs épanouies, serait une réjouissance pour l'âme, une sublimation pour l'esprit, un ravissement pour le cœur. N'importe quel être aurait été subjugué par la beauté de cette clairière, cachée au centre de ces bois. N'importe quel personne, sauf moi. J'étais stoïque, imperturbable, figé dans ma contemplation de l'invisible, que moi même je ne voyais pas. Ces splendeurs, ces odeurs, toutes ces choses n'évoquaient que le vide en mon cœur. Et aujourd'hui, bien plus qu'à l'accoutumé.
Mais … Attendez. Était ce le vent que je sentis, agitant mes cheveux d'un noir profond, presque abyssal ? Ce bruit, oui, c'était bien le doux son du vent qui souffle dans les ramures des arbres, secouant les feuilles qui en frissonnaient. Mais au vu du boucan qu'elles faisaient, ce n'était pas une simple brise qui les agitait, mais une bourrasque, un vent fort, presque violent. Le froid de l'atmosphère me pénétrait, glaçant mes os et crispant mes muscles. Pourtant, je ne tremblais pas, telle une statue que rien ne pouvait déplacer. De toute façon, je ne risquais pas de tomber, puisque, si ma mémoire est bonne, j'étais assis sur un amas rocheux, en plein milieu de cette prairie verdoyante. Fixé à la roche, rien ne semblait pouvoir m'y déloger, sauf la pluie peut être ? Même pas, et pourtant, dieu sait que celle ci tombait. Une pluie battante, un déluge sous un ciel sombre et nuageux, des cordes d'eau, frappant tout sur son passage, imbibant la terre, inondant les champs et gonflant les fleuves et les rivières. Cette même eau céleste qui ruisselait le long de ma chevelure, mouillée et plaquée par mèches contre mon front et ma nuque. Multitudes de gouttes qui coulaient le long de mon épine dorsale, trempant mes vêtements, qui collaient contre ma peau, et en devenaient presque transparents, inutiles. Si j'avais été de fer, j'en serai sans doute sorti rouillé. Si j'avais été de pierre, j'en serai revenu érodé. Si j'avais été humain, j'en serai tombé malade. Oui, mais je n'étais ni de fer, ni de pierre, ni humain. Rien, pas même le temps, les éléments et la tempête ne pouvaient altérer mon corps, d'une quelconque manière que ce fusse.
Mais au fond, ce n'était pas mon corps, ni même mon être ou ma nature qui me préoccupait en cet instant. Non, c'était plutôt une question qui me taraudait l'esprit. Oui, encore et toujours une question, mais celle ci était essentielle pour que je me remette sur pied. Comment en étais je arrivé à rester des heures durant sous la pluie, sans bouger, ni parler, impassible à tout ? J'inspire à nouveau, fermant ensuite les yeux, me concentrant. Il fallait que je me remémore les évènements récents.
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Trois jours s'étaient écoulés depuis que j'avais croisé sa route, par une soirée étoilée. Sa route, c'était celle de ce jeune humain, ce lieutenant un peu rêveur et naïf, ce garçon à peine adulte qui n'aspirait qu'à boire du lait et à rencontrer de nouvelles personnes. Ce garçon, c'était Subaru. Ramener à ma mémoire ce (trop ?) court instant passé avec lui fut à la fois apaisant et douloureux. Apaisant, parce que pour la première fois de ma vie, j'eus l'impression de frôler, de toucher des doigts une once, un soupçon d'humanité. Douloureux, parce que malheureusement, à vouloir fuir ma nature, et à désirer l'interdit, j'en vins à attirer la catastrophe et indirectement à provoquer un désastre. Je me souvins alors de cette sensation que je sentis en moi, lorsque vint pour moi le moment de détruire ce jeune militaire qui avait vu de moi, la face qu'il n'aurait jamais dû voir. Cette sensation, ce ressentiment, jamais je ne l'avais éprouvé. Chose tout à fait normale en même temps, puisque comme le dit si bien Dame Dante, je ne suis qu'un pauvre être dénué de sentiment et d'émotion, un apathique. Pourtant, avec le recul, j'étais certain que cela fut de la colère, à moins que ce ne fut de la rage ? Ou de la frustration ? Peut être que c'était du mépris ? Je soupire. Je ne savais pas trop ce que c'était, et je ne le sais toujours pas. J'ai longtemps observé les humains, et je connais leurs réactions par cœur, je sais les nommer. Mais ce fut la première fois pour moi que ces réactions me frappaient. Et je ne sais pas les définir quand elles me concernent. Quoi qu'il en fut, je ne su pas donner la mort ce soir là, incapable de bondir, incapable de brandir mes épées, incapable de tuer ce jeune militaire.
Ainsi donc, complètement perdu, comme je l'étais encore d'ailleurs, j'avais marché toute la nuit qui avait suivi le drame vers la demeure de la Dame que je voyais comme ma mère, Dante. D'après mes souvenirs, je n'arrivais là bas que le lendemain, tôt dans la matinée. J'avais erré dans les rues de Central, tel un exilé qui cherche le refuge, tel un aveugle cherchant la lumière. Et cette lumière, ce fut Dame Dante, bien entendu. Mon arrivée au manoir fut discrète, comme j'en avais toujours eu l'habitude. Il était vrai que cette demeure pourrait en surprendre plus d'un. Non seulement par sa taille imposante, mais aussi par son emplacement, sous la capitale même d'Amestris, où encore par la finesse de sa décoration, intérieure comme extérieure. Mais la surprise n'existait pas chez moi, et malgré la grande taille du manoir, étrangement, ou alors instinctivement, je m'étais dirigé directement dans la pièce du premier étage où attendait la Dame, patiemment, dans un grand fauteuil de velours, buvant un thé devant la large baie vitrée qui donnait sur les jardins et d'où filtrait une douce et blanche lueur.
Sans un bruit alors, je m'étais approché d'elle, la fixant du regard, bien qu'elle se trouvait dos à moi. Je savais bien sur qu'elle avait senti ma présence, qu'elle était parfaitement consciente du fait qu'elle n'était plus seule dans cette pièce. Pourtant, comme à l'accoutumée, elle ne releva rien, attendant que je déclare ma présence à voix haute, c'était là comme un rituel chez Dame Dante. M'arrêtant au centre du salon, je me souviens avoir pris une large inspiration avant de me lancer …
« Mère, je suis ... »
Mais je ne pus guère m'avancer plus dans mes paroles, car la Dame m'avait délicatement coupé dans mon élan, me faisant taire sans que je ne m'en aperçus.
« … Rentré, oui, c'est ce que je constate, mon enfant. Mais … Dis moi donc, mon chers Sin. Ne devrais tu pas être en mission en ville en ce moment ? »
Lentement, Dante s'était alors tournée vers moi, faisant pivoter son fauteuil sur lui même avec le peu de force qu'il lui restait, plongeant son regard ridé mais pénétrant dans le miens. N'importe quel être aurait tremblé de peur, ou alors se serait senti menacé devant les yeux de la vieille femme, mais moi, je n'en ressenti rien, sauf peut être, une toute petite boule dans le ventre, comme si, mon estomac s'était alors mis à se recroqueviller très, très légèrement sur lui même. Était ce là de la peur ? De l'appréhension ? Du stress ? Autre ? Allez savoir … De longues secondes s'étaient écoulées, alors que Dame Dante et moi même nous nous regardions dans les yeux, jusqu'à ce qu'elle se remis à parler.
« Que fais tu ici ? Explique moi donc le pourquoi de ta venue ... »
Encore un instant, je la fixais, mon regard cherchant à fuir le sien sans y arriver. Mes mains étaient crispées en poings, et ce fut avec un grand mal que mes lèvres se descellèrent.
« Je … Je devais vous parler mère … Je crois que … Que quelque chose ne va pas … et ... »
A nouveau, je m'étais tu. La Dame, toujours profondément assise dans son grand fauteuil venait de lever sa main droite, me faisant signe de me taire à nouveau, de faire le silence. Ses yeux, sur moi, semblaient me scanner, sonder mon âme et mon esprit. Mon corps était raide, crispé, jamais je n'avais été dans une pareille situation, je ne comprenais pas, je ne comprenais plus, que m'arrivait il à ce moment là ?
« Mon doux Sin … Que t'est il arrivé ? Je ne te reconnais plus ! Ou est le fils que j'ai recueilli et que j'ai élevé ? Mais … Que vois je dans tes yeux ? Serait ce de la peur ? Sin, raconte moi donc ce qu'il s'est passé ! Dis moi ce qui a bien pu te changer aussi fortement ... »
Elle m'avait montré un fauteuil qui lui faisait face, m'invitant à y prendre place. Sans hésitation, je m'y étais installé. Puis, elle m'avait regardé, avec ce genre de regard qui vous pousse à parler. Je lui avais alors tout raconté.
Je lui avais dis ce que j'avais fait la soirée et la nuit passée. Je lui avait raconté que j'avais décidé de monter au sommet d'un toit, histoire d'observer un peu la ville, puis que j'y avais rencontré ce jeune militaire, que j'avais discuté avec. Je lui ai dis alors comment les choses avaient tourné, comment j'en étais venu à ressentir cette sensation étrange mais douce avec ce garçon. Je lui ai parlé du lait, de sa saveur … Puis je lui ai raconté comment tout avait basculé, comment j'étais tombé du toit, comment j'étais mort, puis comment Subaru m'avait vu revivre. Enfin, je lui ai dis qu'après cela, j'avais décidé de l'éliminer, de le tuer pour réparer mon erreur, ma faute, mais qu'une fois prêt à exécuter ma tâche, je n'avais su m'y résoudre, et que j'avais fuis, reportant à plus tard son assassinat, précisant en plus de tout cela, toutes ces étranges sensations qui avaient parcouru mon esprit et mon corps.
Jusqu'au bout, sans m'interrompre, la Dame m'avait écouté. J'avais bien vu de temps à autre son visage se crisper légèrement, ses sourcils se froncer, et je m'attendais alors à un déchainement de colère, à une rage folle de sa part, mais rien ne vint. A la place, elle se contenta de ma sourire et de parler calmement.
« Sin, tu as traversé bien des épreuves cette nuit … Et il est temps pour moi que je t'explique certaines choses te concernant. Ne va pas croire que toutes ces choses que tu as ressenti face à cet humain soient des sentiments ou des émotions, ce n'étaient rien de tel. Je sais que c'est là ton désir le plus chers que de ressentir toutes ces choses, mais ce n'en était rien. Au contraire, c'était tout l'inverse ! Ce garçon ne fait qu'empirer ton état, et tant qu'il vivra, tu ne pourras jamais trouver ce que tu cherches … Mon enfant, le seul moyen que tu as pour trouver cela, c'est de devenir humain, et pour devenir humain, il faut que nous ayons la pierre philosophale. Actuellement, tu es à l'image des ombres que tu contrôles, incapable d'un quelconque sentiment ou d'une quelconque émotion. Mais moi, je ferai en sorte que tu quittes les ombres, et que tu deviennes lumière. »
A ces mots, ma peur s'était totalement envolée, et plus aucune trace d'un quelconque ressentit n'était présent en moi, je redevenais lentement celui que j'avais toujours été, une ombre. Un doux sourire vint apparaître sur le visage de la vieille dame.
« Bien, maintenant mon enfant, écoute moi attentivement. Je comprends le trouble que tu as traversé, et nous allons tacher de l'effacer à jamais, tu es d'accord ? »
J'acquiesçai, instinctivement.
« Bon, tout d'abord, je voudrai que tu me prouves que tu es bien toujours capable d'exécuter mes ordres sans problème. Bien sur, je te fais entièrement confiance, mon enfant, mais cela nous permettra de vérifier que ce … Légers problème de la nuit passée ne t'ait pas affecté plus que je ne le vois. Pour cela, j'ai une petite mission, rien de bien méchant, mais puisque tu es là, tu vas pouvoir t'en occuper. Il y a un jeune Alchimiste d'État, à Central, qui semble en savoir un peu trop sur nous, et qui fourre trop souvent son nez dans ce qui ne le regarde pas. Si je me souviens bien de ce que Pride m'a dit, il se nommerait Major Lindsay Kurnous. Quoi qu'il en soit, j'aimerai que tu le fasses taire, une bonne fois pour toute avant qu'il n'en sache trop, tu comprends ? »
« Oui, mère »
« Bien, je suis sûre cette mission te permettra d'effacer ton trouble ! Une fois que tu l'auras effectué, tu iras rejoindre tes frères et sœurs, comme prévu, pour aller me chercher ce nouveau corps dont j'ai tant besoin à l'heure actuelle. »
« Bien »
« Et enfin, tu iras retrouver ce jeune lieutenant, comment s'appelait il déjà ? Ah, oui, Subaru … Tu iras donc à la rencontre de ce Subaru, et tu l'élimineras … Me suis je bien fait comprendre ? »
« Oui, je l'éliminerai sans hésitation. »
« Je l'espère, sans quoi, c'est Envy que j'enverrai pour mettre fin à ses jours ... »
« N'ayez crainte, Mère, je saurai m'en charger moi même ... »
« Alors va, mon enfant ! »
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Ainsi donc, voilà. Après mon entretient avec mère, j'étais venu jusqu'ici, jusqu'à cette clairière, jusqu'à ce rocher où je m'étais assis, et où j'avais attendu, impassible, sans rien faire, sans penser, à fixer quelque chose que je ne voyais pas. Et même lorsque la pluie s'était mise à tomber en trombe, je n'avais pas bougé, d'ailleurs, je ne m'en étais sans doute pas rendu compte.
Pourtant, en vérité, il y avait bien quelque chose qui occupait mon esprit, et qui tournait et retournait dans ma tête. C'était ces mots, les mots de Dame Dante : « Et tu l'élimineras ... ». Ainsi, tout finirai comme cela ? Après avoir accompli les missions qu'elle m'avait donné, j'irai à la recherche du jeune lieutenant, que je finirai immanquablement par trouver, car le connaissant, il ne devait pas être difficile à trouver, surtout pour un homonculus comme je l'étais. Puis, une fois qu'il serait face à moi, je brandirai mes épées, et je m'élancerai vers lui, pour le transpercer de part en part. Il s'écroulerait alors, sanguinolent sans doute, et tentant de me demander « Pourquoi ? ». Et moi, je ne lui adresserai aucun regard, je l'ignorerai, et je partirai sans me retourner. De toute manière, je n'avais pas le choix, Mère me l'avait dit, si j'échouais ou que je refusais, « C'est Envy que j'enverrai ... », et je connaissais la cruauté de mon frère, lui, ne tuerait pas Subaru rapidement, au contraire.
A nouveau, je soupire. La pluie venait de s'arrêter, là, je m'en rendis compte. Le ciel était toujours aussi sombre, et en plus, d'après la luminosité décroissante, je pouvais en déduire que nous nous approchions du soir, si nous n'y étions pas encore. Trempé jusqu'à l'os, lentement, je quittais ce rocher sur lequel j'avais sans doute passé des heures sans m'en rendre compte. Il était temps pour moi, comme l'avait dit mère, d'effacer ce trouble qui ne pourrait que nuire à mon but ultime de devenir humain. Elle m'avait bien fait comprendre que ce que j'avais ressenti auprès de Subaru n'avait été ni des émotions, ni des sentiments. Et je ne pouvais que la croire, puisqu'elle savait de quoi elle parlait en tant que personne sensible, contrairement à moi, pauvre apathique qui n'y connaissait rien. Je n'avait donc rien à perdre en l'éliminant, au contraire, j'avais tout à y gagner ! Maintenant, rien ne m'empêcherai d'accomplir de tâche et c'est de mes mains que j'allais lui ôter la vie !
Un mince sourire, éphémère vint se poser sur mes lèvres avant de disparaître bien rapidement. Je ne devais pas m'emporter, avant de tuer Subaru, je me devais d'accomplir une autre tache, un autre meurtre. J'avais juste le temps de me changer de mes vêtements trempés, puis d'aller à la rencontre de ce Kurnous.
Lentement, je quittais la clairière, telle l'ombre que j'étais redevenu. Une ombre bien plus menaçante qu'elle ne l'avait été par le passé …