Entraînement Nord/Sud, Part.1

Assis l’un à côté de l’autre, le Lieutenant Drocell et le Lieutenant Edouart discutaient à voix basse, leurs têtes rapprochées pour que leurs murmures n’agacent pas trop l’oreille de leur supérieure hiérarchique, laquelle peinait à contrôler ses nerfs à vif. L’inébranlable mur de Briggs n’avait jamais raffolé des voyages – et tout particulièrement des voyages au Sud, allez savoir pourquoi … - mais celui-la avait définitivement très mal commencé; tout d’abord, ils avaient dû retarder le départ d’une quinzaine de minutes, faute du Capitaine Adams qui était introuvable, et duquel on n’avait d’ailleurs pas eu de nouvelles depuis bon nombre de jours. On l’avait fait appelé, puis ils avaient attendu, et attendu. Et finalement, le Général de Division Armstrong avait sonné le départ, considérant que son subordonné, qui d’ailleurs avait lui-même demandé à l’accompagner à l’entraînement au Sud, ne méritait tout bonnement pas ce privilège s’il n’était pas même capable de ponctualité. L’équipe minutieusement sélectionnée avait donc quitté la forteresse en laissant derrière elle le disparu. Arrivés à la gare de North City, ils s’étaient aussitôt embarqués, pressés par les responsables de l’endroit qui n’appréciaient pas de devoir faire attendre les passagers civils, ces derniers n’étant pas autorisés à monter dans le train qui conduirait les troupes de Briggs à bon port. Le train était donc parti en épouvante, et ce malgré la tempête qui s’annonçait à l’extérieur. Résultat; au bout de trois heures de voyage, la neige qui s’était accumulée sur le chemin de fer, en plus de celle que poussait devant elle la locomotive, avait pris une telle importance que le train ne parvenait même plus à s’y frayer un chemin. Il s’agissait là d’une situation plutôt banale, surtout en mauvaise saison, et il ne s’agissait pas là d’une catastrophe. Toutefois, il était évident que le déneigement ne se ferait pas en quelques minutes; déjà, il fallait que les déneigeuses rejoignent le train … Ensuite, l’ouvrage à elle seule pouvait prendre plusieurs jours. Comble du malheur; toute communication téléphonique avait été coupée afin de préserver l’énergie du train, et la générale n’avait donc pas pu avertir d’elle-même de son retard; elle avait été forcée de laisser cette tâche pourtant relativement délicate à une secrétaire de la gare.

Au bout de deux jours, comme les choses ne bougeaient pas, on leur avait fait parvenir des couvertures supplémentaires et de l’eau chaude afin d’éviter une catastrophe. Cinq jours plus tard, le train s’était finalement remis en route.
La tempête – très tardive, vue la saison – n’avait durée en tout et pour tout que quelques heures, mais elle avait déposé sur son chemin une impressionnante couche de neige supplémentaire, qui en s’accumulant avait entraîné la construction d’un mur encore plus haut que le train lui-même.

La communication avait été rétablie depuis peu, et on venait d’annoncer le départ prochain – dans moins d’une demi-heure – du train qui avait été équipé à l’avant d’un chasse-neige, par soucis de sécurité. Les bras croisés sous la poitrine et les yeux fermés, le Général de Division n’aspirait qu’à sentir le train se mettre finalement en route. Elle avait cessé d’écouter ses deux compagnons de cabine depuis déjà un bon moment, leurs conversations banales – les gens qu’ils espéraient revoir, les endroits où ils voulaient retourner une fois arrivés au Sud – ne l’intéressant absolument pas. Au moins, ils avaient la décence de ne pas l’ennuyer avec leur discussion en parlant tout bas. Soudainement, les flancs avaient grincés, le moteur s’était mis à rugir, et le train s’était lentement mis en branle. À l’intérieur, un violent vacarme s’était soudain fait entendre, alors que les troupes se mettaient à acclamer joyeusement ce nouveau départ. Fort heureusement, Edouart et Drocell avaient eu le bon sens de ne pas imiter leurs compagnons, conscients que leur supérieure était bien trop à cran pour supporter qu’on lui crie dans les oreilles. Malgré le vacarme, l’enthousiasme de ses soldats était tout de même parvenu à amuser un brin l’aînée des Armstrong, qui avait finalement ouvert les yeux pour tourner le regard vers la fenêtre. À l’extérieur, le ciel était bleu, et le sol, blanc. L’appareil prenait rapidement de la vitesse, et à l’avant la pelle éjectait la neige hors de sa trajectoire, entourant la tête du train d’un nuage de poudreuse.

Peu après le départ, et suite à ce qui avait dû être une longue recherche, Miles fit son apparition dans le compartiment et repris sa place auprès de la Générale. Les deux Lieutenants se turent alors pour écouter les nouvelles.

« - Le Capitaine Adams s’est bel et bien embarqué dans un autre train, il y a bientôt plus de deux semaines. Il semble toutefois qu’il ne soit pas encore arrivé à South City.

- Tssh. »

Rendu à ce point, elle n’en avait plus grand-chose à faire; elle n’avait aucunement envie de se mettre à réfléchir sur les éventuelles raisons qui avaient pu pousser le capitaine Adams à partir si tôt avant la date du départ officiel, et sans prévenir qui plus est. Dans les faits, il ne s’agissait pas d’un acte particulièrement grave, mais en soit, cette disparition pouvait même passer pour un semblant de désertion. Le Capitaine Adams n’avait plus qu’à espérer qu’elle soit de bonne humeur lors de leur prochaine rencontre. Mais les chances étaient minces; elle n’était jamais de bonne humeur lorsqu’elle se rendait au Sud.

« Il était dans le train qui a été la cible d’attentats terroristes il y a peu, et une voiture a finalement dû aller le repêcher pour le ramener à Central. De ce qu’on m’a dit, il est encore là-bas. »

Elle avait vaguement entendu parler de cette histoire de train attaqué par des terroristes, mais elle ne s’y était pas vraiment intéressée; ce genre de conflit était malheureusement assez fréquent, ces temps-ci.

« - J’ai aussi pu rejoindre le Quartier général de South City; à considérer qu’aucun autre retardement ne se présente, une délégation sera là pour nous accueillir à la gare demain dès midi.

- Merveilleux .. »

L’épaule appuyée contre la fenêtre, elle ferma de nouveaux les yeux.

Le reste du voyage – plus de vingt-quatre heures – passa avec une lenteur exaspérante mais tout de même plus supportable que l’immobilité dans lequel ils avaient été coincés pendant sept jours, et c’est avec un réel soulagement que la totalité des soldats de Briggs s’étaient levés sur leurs jambes pour se diriger en portant leurs affaires vers les portes ouvertes du train lorsque ce dernier s’était immobilisé. Une fois sortie, Olivia avait d’abord et avant tout pris une profonde inspiration. Des effluves de poussière de roche et de fumée lui étaient aussitôt parvenus, et elle avait grimacé légèrement. Dire qu’elle détestait jusqu’à l’odeur du Sud …

Un mois … Un satané mois ! Voilà ce qu’il m’avait fallu pour m’organiser par rapport à mon nouveau train de vie. Bien sûr comme une grande partie de cette organisation concernait la cohabitation/collaboration avec Liberty j’avais du trouver une excuse pour m’absenter du bureau. « La grippe » m’avais sortie Saki quand je lui en avais parlé. J’étais resté interdite une bonne minute avant de lui rétorquer qu’il n’y avait aucune raison que j’attrape la grippe au printemps ! Surtout moi qui n’étais JAMAIS malade même en hiver ou par temps de chiottes. J’avais un système immunitaire à toute épreuve. Quoique, à force d’en parler j’avais fini par vraiment l’attraper cette damné grippe …

Tout ça pour dire que durant le mois qui avait passé, j’avais pu m’organiser avec Liberty de sorte qu’il fasse parler d’eux sans qu’il y est trop de victime des deux côté. Je gardais tout de même en tête qu’il me faudrait des hommes pour l’entraînement avec Briggs. En parlant de ça, je me demande toujours pourquoi, ô grand pourquoi j’en avais fait la demande …. Et là tout de suite, assise derrière mon bureau, le jour J, je me la pose encore plus… Surtout de puis que j’ai appris que la maîtresse de Briggs se déplaçait en personne … Je ne m’y étais pas du tout attendu …. Je voulais qu’elle vienne bien évidement, mais qu’elle le fasse vraiment… Je n’y aurai jamais cru !

- Général, ces documents ne vont pas se remplir tous seuls. Vous devez finir avant cette après-midi je vous rappelle.

Je regardais mon Major avec un air mauvais. Je l’avais déjà dit non ? Que je ne voulais pas aller l’accueillir… Je n’étais pas faite pour accueillir les gens ! Sauf les criminels ! Avec eux au moins je n’avais pas besoin d’avoir l’air heureux de les voir ! Une bonne branler et c’est régler ! Alors qu’avec l’autre …. Je ne garantissais pas de pouvoir être accueillante … Je soupirais bruyamment pour montrer mon mécontentement.

- J’ai déjà dit que j’irai pas ! C’est toi et Tyler qui iriez ! Vous êtes bien plus doué que moi pour ce genre de choses. En plus si j’y vais … je ne garantit pas que la gare y survivra.

Malheureusement pour moi, Saki était du genre … Très persuasive. Et sans que j’ai pu m’en rendre compte je me retrouvais l’après-midi même sur le quai de la gare de South City qui devait voir arriver le train transportant ma meilleur ennemi. Je tirai une tête de six pieds de long, effrayant tout les hommes qui se trouvaient avec moi. Sauf mes deux fidèles subordonnés qui eux étaient habitué.

Quand le train arriva enfin, j’émis un grognement. Derrière moi j’entendis un commentaire qui ressemblait vaguement à « C’est bien un ours, y a pas de doute » et me retournais pour foudroyer du regard l’importun qui avait osé me comparer à cette boule de poil. Le pauvre soldat se réfugia dans une carapace imaginaire et je su qu’il ne ferait plus aucun commentaire sur ma personne jusqu’à ses prochaines règles. Donc plus jamais ! Main dans les poches, habillé comme à mon habitude, donc tout en noir, j’attendis patiemment qu’ELLE descende du train. Je pris une grande inspiration et me résolut à être courtoise avec l’aîné des Armstrong.
Quand elle fut enfin devant moi, je la saluai dans les règles. Pas la peine non plus de lui donner une raison d’attaquer en première…

- Bienvenue à South City Général de Division Armstrong. J’espère que le voyage n’a pas été trop pénible malgré les problèmes que vous avez rencontrés au début.

Je gratifiai mon interlocutrice d’un léger sourire, plus moqueur que courtois, ce qui me valut une vague d’onde désapprobatrice de la par de mon Major et de mon lieutenant. Ils étaient tout de placer à l’un de mes côté. En cet instant je ne me sentais pas du tout soutenue. Ils le savaient pourtant que je n’avais jamais réussit à la piffré l’autre blonde ! Et ce malgré tout mes efforts ! En plus c’était réciproque… Et puis franchement qui ne rirais pas en entendant que la reine des glaces et coincée dans un train par de la neige ? C’est tout un paradoxe tout de même. Personnellement j’avais éclaté de rire en entendant la nouvelle.

- En tout cas laissez-moi-vous remercier pour avoir accepté de venir jusqu’ici. Je sais qu’habituellement le Nord s’entraîne avec l’Est, mais j’ai pensé qu’un peu de changement ne pouvait pas faire de mal.

J’espérai vraiment pour tout le monde que cette femme ai prit la même résolution de non « agression » avant de venir ici. Sinon je ne donnais pas chère de la peau de tout ses pauvre soldats … Généralement quand un courant chaud rencontrait un courant froid … il y avait pas mal de dégâts.

- Problèmes? Ce n'était que trois fois rien, juste une perte de temps. Mais évidemment, je suppose qu'ici vous n'avez pas l'habitude des imprévus.

- Je suis bien d'accord; cet entraînement risque d'être bien tranquille, comparativement aux précédents.

Comment définir ma réaction fasse à la réponse de ma rivale ? J’étais certes habitué à ce qu’elle me parle toujours avec un ton froid, mais sa réplique sonna à mes oreilles comme une attaque directe. Je serai donc les poids pour m’éviter de répondre trop rapidement. Mais la suite ne m’aida pas du tout. Comment osait-elle insulter mes soldats sans même les avoir vu une seule fois à l’œuvre. Cette femme était vraiment …. Infecte ! Autant je la respectai pour ses aptitudes, autan je la haïssais pour son attitude. Comme l’autre imbécile avait pu avoir ne serait-ce qu’un peu de sentiment pour elle.

Je pris ma bonne résolution d’être aimable et la brisa en mile morceau. Si elle le prenait comme ça, je n’allais pas me gêner pour contre attaqué. Sentant sûrement ma colère monter, mon Major ne me laissa pas le temps de prendre la parole et répliqua avant moi.

- Vous insinué que les troupes du Sud sont faible Général Armstrong ? Moi qui pensais qu’une personne telle que vous ne jugeai pas les autres avant d’avoir vu ce dont ils étaient capables. De plus vous ne saluez même pas une collègue de votre rang … Je suis très déçu…

Ma subordonné avait parlait d’un ton calme et incroyablement chaleureux, provocant un mouvement de recul chez certain de mes soldat non initié et l’admiration chez les autres. Quand à mon Lieutenant et moi-même, nous la regardions comme si elle venait de parler chiffon. L’aura que pouvait dégager par moment cette femme était légèrement flippante, ça ne m’aurai pas étonné que quelque soldats du nord soient effrayer par Norman. Enfin bref, cette fille avait beau n’être que Major, elle avait l’étoffe d’un Général. Je me demandai parfois pourquoi elle ne voulait pas monter en grade =_=… Je soupirai et prit la parole juste après mon Major, prenant un ton de défit.

- En ce qui concerne les imprévus je trouve cela plutôt dramatique de s’y habitué. Cela veut dire que l’on a pas le contrôle de la situation.

Je marquai une pose, regardant ma vis-à-vis droit dans les yeux à travers mes lunettes noires.

- Enfin ne restons pas là pour discuter. De plus un repas attend vos soldat, pour peu qu’ils aient faim.

Sur ce, je me tournai pour me diriger vers la sorti de la gare. Profitant d’être dos à ma meilleurs ennemi, je fis quelques grimaces peu enviable. Cette femme me sortait déjà par les trous de nez ! Et dire que j’avais prévu qu’il serai possible de créer un accord Nord/Sud pour d’éventuelle actions hors cadre de l’armée. C’était franchement mal barré ! Autant associée avec Mustang, lui au moins était plus supportable.

- Raaaaa .... je regrette déjà cette idée à la con, pourvu que ça se termine vite, grognai-je tout bas de façon à ce que seule mes deux fidèle subordonner entendent.

[Désolé c'est court, mais j'avais point d'autre idée à ajoutée U.U]

Pas tout à fait; j’affirme tout simplement que les troupes de Briggs sont les meilleures.

Vous devriez pourtant savoir que le Général de Division Kusanagi et moi-même n’avons jamais entretenu de bons rapports. Je ne pense pas qu’une rencontre militaire vaille la peine que nous changions nos habitudes.

Quant à moi, cette fausse camaraderie me semble encore plus insolente que notre habituelle animosité.

Au contraire; les imprévus exercent la capacité à réagir rapidement et efficacement à une situation précipitée sans pour autant en perdre le contrôle ou se laisser aller à la panique.

[ Euhm. Tu as une idée de suite? Moi non! x) Comme à la base c’était sensé être un topic d’introduction, je pense que ça peut aller. À moins que tu veuilles continuer? ]

Voilà un petit topic qui met enfin face à face deux personnages que j’aime beaucoup sur ce forum : deux femmes fortes au style très différent il faut bien l’avouer. Le 1er round de votre entraînement commence par une joute verbale, dirait-on ! Quelle déception au final que ce topic ne fasse que 5 posts, j’aurais bien voulu en lire plus ! Mais bon, vous le dites vous-même, il ne s’agit que d’un topic d’introduction. Il n’empêche que je vous aurais bien suivi dans le réfectoire pour voir ce qui pouvait s’y passer.

Au niveau de la construction des posts, j’ai beaucoup apprécié l’utilisation des PNJ. Cela donne une profondeur plus que correct à vos textes et habillent vos personnages, si je puis dire. Après tout, un général de division sans subordonnés, ça ferait un peu bizarre !

Olivia : La mise en page est très soignée et le personnage d’Olivia me provoque des frissons dès qu’elle ouvre la bouche pour sortir des réparties cinglantes, l’air de rien! Je la trouve très bien jouée, bravo !

Yuko : La mise en page est un peu moins régulière, et les fautes d’orthographe plus présentes. Mais cela n’enlève rien au rendu du personnage de Yuko, absolument « ravie » de rencontrer sa meilleure ennemie. J’aime beaucoup ton PNJ Major, j’espère la revoir plus tard^^

Vous serez donc notées sur 5 toutes les deux. Dommage que l’on ne puisse pas mettre des demi-points, me voilà bien embêté. Allez, je suis plus généreux que prévu, je donne un 5/5 à Olivia et un 4/5 à Yuko parce que vous faites bouger les choses de façon tout à fait réelle au niveau des militaires du Nord et du Sud.

Bon entraînement ! Et ne vous tapez pas (trop) dessus !