Que faire dans un bar dont on ne connaît rien (ou pas grand-chose)?

Lorsque May était encore à Central City, elle avait bien du attendre au moins cinq ou six heures avant que la chimère qui s'était présentée à elle comme étant Hinoto Portman, revienne enfin, mais accompagnée d'une autre jeune fille, à la plus grande surprise de la petite fille. La nouvelle arrivante avait elle aussi une aura différente des humains, la même semblait-il que celle d’Hinoto. Ainsi, cette jeune femme était elle aussi une chimère; May la sonda mais ne décela que peur et solitude dans le regard de la nouvelle chimère, contrairement à celui plus dur qu'arborait Hinoto. Que s'était-il donc passé pendant toutes ces heures où Hinoto l'avait laissé dans ce petit, mais néanmoins confortable, motel? Toutes deux semblaient exténuées, May aurait bien aimé poser la question, toutefois elle préféra garder ses questions, ne voulant pas brusquer les deux chimères. Elle se leva en hâte et leur vint en aide en leur rapportant deux verres d'eaux qu'elles avalèrent rapidement. Après ces entrefaites, Hinoto leur annonça qu'elles devaient partir dès maintenant pour Dublith, il y avait un train à dix-neuf heures trente précises qu'il ne fallait pas rater car le prochain ne serait que pour demain après-midi. May se hâta donc de rassembler le maigre contenu de son baluchon qu'elle enfila sur son dos et s'apprêta à suivre les deux chimères qui ouvrirent la marche.

Arrivés à la grande gare de Central, toujours aussi bondée de monde malgré le fait qu'il se fasse tard, Hinoto les emmena dans un coin en retrait de la foule. Là, dans une alcôve plutôt sombre se tenaient deux, trois autres personnes un semblant inquiètes, qui levèrent les yeux vers la chimère-chat. Hinoto leur parla amicalement, May en déduit qu'elle avait du les aider tout comme la jeune femme qui se tenait à ses côtés. La chimère-chat se retourna alors vers May et lui apprit que ces personnes étaient elles aussi des chimères et qu'elles feraient le voyage en leur compagnie. May ne trouvant rien à redire face à une telle situation (les chimères avaient l'air si perdues et désemparées que la petite fille en avait le coeur gros), elle acquiesça simplement de la tête pour signifier qu'elle ne voyait aucun inconvénient à ce que ces chimères les suivent dans le train pour quelques temps. Les choses une fois mises au clair, May accompagna Hinoto pour acheter les billets de trains qui les conduiraient directement dans le sud du pays. Une fois cela fait, elles rejoignirent les autres chimères, puis se rendirent toutes ensembles sur le quai numéro trois afin d'attendre le train qui les mèneraient en lieu sûr. Cinq minutes plus tard, la locomotive entra sur la voie numéro trois et stoppa son allure devant le quai dans un tintamarre assourdissant, tandis qu'elle émettait son sifflement strident. Les portes s'ouvrant, May s'engouffra dans le wagon en face d'elle à la suite d'Hinoto, après que les passagers furent sortis du train. La petite fille s'installa sur un des bancs de bois juste à côté d'une fenêtre et attendit patiemment que le train se mette en route.

La locomotive lancée à toute allure sur la voie ferrée qui reliait Central à South City en passant par Dublith, May s'endormit profondément grâce au roulis constant du train, se demandant bien ce qui l'attendait là-bas dans cet endroit où la conduisait Hinoto.

May ne vit pas le temps filer à toute allure, plongée qu'elle était, dans ses rêves héroïques et princiers. Elle sentit qu'on la secouait et se força à se réveiller, bien qu'elle ait eu envie de continuer à pioncer encore un temps. Elle ouvrit les yeux et tomba face à face avec Hinoto qui lui indiqua qu'ils étaient arrivés à destination. May survoltée, descendit donc en toute hâte du train, de peur qu'il reparte avec elle. May put constater que la gare de Dublith était bien plus petite que celle qu'elle avait vu il y a encore quelques heures. Une fois dans les rues de la ville, Hinoto annonça aux chimères qu'elles étaient désormais libres et qu'elles pouvaient vaquer aux occupations qu'elles souhaitaient. Leur groupe se vit donc réduit à trois membres: May, Hinoto et la jeune chimère timide. Toutes trois s'engouffrèrent dans des rues plus sombres et moins espacées, annexes direct de la grand-rue, menant tout droit vers des endroits réputés pour être mal famés et dangereux par-dessus le marché. Mais cela ne faisait pas peur à la petite fille dont le panda haussa la truffe pour sentir les environs; Xiao Mei, comme sa compagne, savaient que c'était le genre de lieux où il valait mieux être sur ses gardes.

La petite troupe déboucha alors dans une rue un peu plus vaste, mais toujours aussi décrépie. Encore quelques mètres et elles arrivèrent devant une porte où descendait dans des profondeurs impénétrables, un escalier interminable. Au-dessus de la porte était suspendu (ou plutôt pendait misérablement) un panneau en bois sur lequel était marqué le nom du bar: "The Devil's Nest".

*"Le nid du Diable" traduisit May, et bien ça promet...*

Suivie de près par la jeune chimère qui semblait tout aussi désorientée qu'elle, May descendit les marche de l'escalier avec milles précautions afin de rentrer dans une salle aux vastes dimensions et qui plus est aménagées: au fond le bar avec les étagères remplies de bouteilles d'alcools ("non, tu ne te laisseras jamais tenter par la boisson May!" l'avait sermonné son maître), des tables avec chaises et deux sofas complétaient ce mobilier très peu moderne. Ici et là, des gens de tout âge, hommes ou femmes (et même chimères) buvaient ou jouaient au cartes comme le groupe à droite.

*Vu qu'ils misent de l'argent, c'est certainement un poker!*

De vieux souvenirs refirent surfaces et May se souvint d'une journée où son maître lui avait appris à jouer à ce jeu de cartes plutôt détestable, prétendant que pour survivre dans le monde il fallait savoir parer à toutes les éventualités. Son maître lui avait donc appris comment ne pas se faire arnaquer au poker, après avoir fait subir une cuisante défaite à son élève qui avait alors perdu les quelques pièces d'or qu'elles avaient réussi à économiser jusqu'à ce jour. May eut un petit frisson en repensant à tout cela et en particulier à son maître qui risquait de la tuer si elle la retrouvait dans un bar aussi douteux.

Hinoto dit à May et à la jeune chimère de se mettre à l'aise le temps qu'elle aille parler au patron du bar.

*Le patron du bar... Ah oui, l'homonculus.*

La chimère-chat partit donc plus loin et May chercha un moyen de détendre l'atmosphère car entre les regards que lui jetaient les habitués du bar et le fait qu'elle n'était qu'une gamine, elle fit vite le rapprochement et se sentit mal à l'aise. En effet, il n'était pas courant de voir une si petite fille dans un bar. May se tourna donc vers la jeune chimère dont elle ne savait toujours pas le nom d'ailleurs.

"Au fait, on ne s'est même pas encore présenté! Je m'appelle May Chang, je suis la dix-septième princesse de Xing. Et toi, quel est ton nom?
Ca te dit qu'on aille s'asseoir? J'ai les jambes fourbues."

Devançant la chimère, May courut s'installer à la table la plus proche et observa gentiment la jeune femme qui lui fit face.

"Tu es une chimère, n'est-ce pas? Tu possèdes la même aura que mademoiselle Hinoto. Avec quel animal as-tu été fusionné?"

Se demandant soudain si sa question n'était pas gênante pour la jeune femme, May changea aussitôt de sujet.

"Il fait chaud ici, on sent bien que l'on se trouve dans le sud du pays! Je boirais bien un rafraîchissement, pas toi?"

Boire quelque chose pour trinquer et faire connaissance, c'était une bonne idée, seulement, auraient-ils autre chose que de l'alcool dans ce bar?

Invité

C’est grâce à Hinoto si les chimères purent sortir du laboratoire, non sans mal bien sûr, mais ils étaient sains et sauf, s’étaient l’important. Une fois à l’extérieur du laboratoire, toutes les chimères suivirent Hinoto. Avant ça, certaines chimères décidèrent de cacher leurs identités de chimères et Yume suivit la dance. Elle récupéra un vieux chiffon et le noua sur sa tête pour cacher ses oreilles. Une fois paré, ils purent partir à l’aventure. Ils traversèrent maint et maint rue tous ça en discrétion bien sûr.

Ils finirent par déboucher devant un motel, pourquoi les emmenait-elle ici ? Hinoto leur pria de rester ici tandis qu’elle partait chercher quelqu’un, elle invita Yume à la suivre, ce qu’elle fit sans hésiter. Arrivé au motel, Yume resta sur le qui-vive. A chaque bruit suspect, elle tournait la tête pour savoir d’où il venait. Mais avec la perte d’une paire d’oreille, elle se sentait quelque peu perdue. Hinoto et elles entrèrent dans l’une des chambres où semblait les attendre une petite fille. Celle-ci, ayant sûrement remarqué que les deux chimères étaient exténuée leurs tendit un verre d’eau. Yume ne le refusa pas, et le but rapidement. Elle se sentait un peu mieux. Hinoto leurs expliqua que le train…Le train ? Elle n’avait jamais pris le train et de ce fait, ce sentait excité de cette nouvelle aventure. La chimère renarde n’écouta même pas la fin de la phrase d’Hinoto. Plus rien ne lui importait, elle allait prendre le train. Le petit groupe finit par s’en aller, Yume suivant Hinoto comme son ombre.

L’excitation disparut quand ils arrivèrent dans la gare. La gare était bondé, les gens parlaient fort, ce bousculaient, ne faisaient pas attention aux autres. Une fois au retrait de la foule, le groupe récupéra les chimères et Madame Hinoto dévoila leur identité à la petite fille. Yume fut surprise de constaté que ça n’avait pas l’air de la gênée.

Quand ils purent monter dans le train, Yume retrouva toute l’excitation qu’elle avait perdue. Alors que, dans le wagon où ils s’étaient embarqués tout était calme, Yume ne pouvait s’empêcher de contemplé la vue qui s’offrait à eux. Bon, tout défilait à vitesse grand V et elle eut vite fait de ne pas se sentir bien, mais ça restait pour elle, un voyage impressionnant. Quelle déception quand le train s’arrêta. Surtout que sortir dans la gare, si elle était aussi bondé que celle de Central, risquait de l’angoisser. Mais quel soulagement de voir qu’elle n’était pas aussi remplit que Central.

Derechef, Hinoto leurs fit traverser un dédale de ruelle. Mais avant, le groupe se divisa, il ne restait plus que Madame Hinoto, la petite fille et elle. Les trois jeunes filles, finirent par arrivée devant un bar, où ce qui ressemblait à un bar.

A l’intérieur, tous les regards se tournèrent vers eux, mais surtout sur la petite fille à côté d’elle. D’ailleurs, c’était normal, pourquoi une aussi jeune fille était ici ? Ca n’avait aucun sens ! Mais après tout, le monde n’avait plus aucun sens alors… Hinoto les laissa seule un instant. Yume, mal à l’aise se dandinait sur place. Elle ne risqua aucun regard vers les autres gens du bar, se contentant de regarder ses pieds. La petite fille finit par lui adresser la parole, Yume mit un certain temps à réaliser qu’on lui parlait ! La jeune fille se présenta comme étant May chang, dix-septième princesse de Xing. Avant qu’elle n’est put se présenter, May se précipita vers une table. Yume la suivit et s’assit à son tour.

-Je m’appelle Yume et je ne suis princesse de rien du tout.

Elle sourit à May et l’observa. Elle était vraiment mignonne. Yume aurait bien voulut la prendre dans ses bras >.< La jeune fille lui demanda avec qu’elle animal elle avait été transmuté, et comme si sa question aurait put gênée Yume, elle changea de conversation.

-J’ai été transmuté avec un renard. Une aura ?

Elle fonça les sourcils, la jeune chimère ne savait pas du tout ce qu’était une aura.

-C’est vrai qu’il fait chaud… Vous voulez un raffraichissement ? Je vais voire s’ils ont quelque chose pour nous.

Yume se leva et se dirigea au bar, d’une voix tremblante, elle leurs demanda s’ils n’avaient pas un rafraichissement, sans alcool. Le barman la regarda bizarrement, et lui servit deux vers de lait. Rouge jusqu’aux oreilles, elle remercia le barman d’une toute petite voix et ramena les vers de lait à May.

-J’espère que vous aimez bien le lait…

Après tout, elle ne lui avait même pas demandé. Le chiffon qui cachait ses oreilles commença à la gratter. D’une petite voix, elle questionna May :

-Vous pensez…Vous pensez que je prends des risques à dévoiler mon identité de chimère ici ?

Elle avait murmuré les derniers mots, comme si elle craignait que quelqu’un de mal intentionné l’entende. Elle resta un moment muette avant de prendre la parole :

-Vous connaissez les gens qui tiennent le bar ? A part Madame Hinoto bien sûr… Est-ce qu’ils sont gentils ?

Elle ne lui avait même pas laissé le temps de répondre qu’elle lui posait toute sorte de question sur les gens du bar. Au bout d’un moment, elle réalisa qu’elle ne lui laissait pas le temps de parler. Elle baissa la tête et s’excusa.

Ainsi cette jeune femme au penchant terriblement timide, se nommait Yume. Quel étrange nom... Alors que May changeait de conversation par peur de gêner la jeune femme avec ses questions indiscrètes, la petite fille remarqua que Yume lui répondit aussi tôt, plus sûre d'elle: apparemment, elle avait été transmuté avec un renard. Amusant. Les renards étaient des animaux fourbes, malins, astucieux, silencieux et n'étaient pas du genre à chercher la bagarre avec plus fort qu'eux, ce qui ne correspondait pas tout à fait au comportement de Yume, constata May. Seulement, lorsque la petite fille l'avait rencontrée à Central, Yume avait l'air terrorisée; elle en déduisit donc qu'elle avait du subir beaucoup de vilenies de la part de personnes mal intentionnées. Enfin, peut-être la jeune femme cachait-elle son véritable comportement, après tout le renard est l'animal qui représente le mieux la ruse; la jeune femme pourrait alors tout aussi bien se complaire dans une timidité non naturelle, pour mieux faire face à telle ou telle situation. Cependant, May ne croyait guère à cette théorie plutôt tordue, non, Yume devait être d'un naturel enfermé, un point c'est tout.

Par la suite, Yume attira l'attention de May sur ce que cette dernière avait appelé "aura". En effet, tout le monde ne pouvait pas savoir qu'elle était capable de déceler les auras et encore moins en quoi consistait une aura. May s'attela donc à lui en expliquer les bases.

"Je vais tenter de t'expliquer ce qu'est une aura; je sens que ça va être compliqué... Alors, euh... Par quoi puis-je commencer? Déjà et d'une, tout le monde possède une aura, cette dernière est en fait relié au "Pouls du dragon" qui est le flux qui régit la planète ainsi que toute forme de vie. Ce flux parcourt également notre corps et qui est le fondement de l'aura; mais cette aura est différente selon que ce soit celle d'un humain, d'un animal, ou même d'une plante. Or donc, les chimères possèdent en tout deux auras: celle d'un humain normal et celle de l'animal avec lequel elle a été fusionnée. Voilà... J'espère que tu as compris - du moins partiellement, bien que mon explication soit tordue..."

May se sentait toute chose après avoir débité un tel flot de paroles, jamais elle n'avait autant parlé. Pour autant que sa mémoire ne lui fasse pas défaut, elle ne se souvenait pas avoir jamais expliqué de concepts aussi compliqués, ça a toujours été son maître qui lui faisait ses leçons sur le monde, le cosmos et ses habitants. Oui, cela faisait une sensation étrange de se retrouver tout à coup à la place de son maître, une sensation de grandeur. Mais, May se reprit, si elle devenait mégalomane à chaque fois qu'elle se complimentait elle-même, son maître saurait comment lui tomber dessus.

Après cette vague explication, Yume confirma les dires de la petite fille, il faisait sacrément chaud dans ce bar. La jeune femme se leva donc pour gagner le comptoir où un barman la dévisagea comme si elle venait d'une autre planète. Elle revint s'asseoir auprès de May, lui demanda si la boisson lui convenait et lui tendit un verre de... lait. A cette vue inconcevable, May crut défaillir, les habitués qui se trouvaient autour d'elles pu admirer un très beau spectacle en son et lumière, de multiples éclairs multicolores. Horreur et damnation: du lait! La boisson tant haï par la petite fille. Pourquoi cela, c'est assez simple, elle en avait tellement vu quand elle était encore à Xing lorsqu'elle était sous la tutelle de son maître, qu'elle en était venue à se dégoûter de ce liquide blanchâtre qu'un fermier du clan Chang tirait des pis d'une vache qu'elle connaissait bien, chaque matin. Son maître l'avait forcée à en boire un lors des trois repas de la journée: petit-déjeuner, déjeuner et dîner. Et tout cela à cause des vertus que l'on attribuait à cette boisson devenue tabou pour la gamine. Bref, si il y avait une chose que May détestait par-dessus tout, c'était bien le lait et malheureusement, c'est tout ce qu'il y avait de potable à boire à son âge.

*Fichtre! J'aurais préféré un verre d'alcool, quitte à devenir saoule par la suite, mais au moins, je n'aurais pas eu cette immondice à lamper...*

Néanmoins, May n'allait pas faire de chichi et ne voulait pas que l'on fasse de remarque à son sujet, elle prit donc le verre de lait d'une main tremblante et le leva à ses lèvres. Elle prit une profonde inspiration et ferma les yeux pour mieux se concentrer, comme si elle s'apprêtait à affronter son pire ennemi (quoique d'une certaine manière, c’était le cas). Puis, elle but son lait cul sec, histoire qu'elle ne sente pas grand-chose, mais en réalité un arrière-goût lui resta au fond de la bouche, qui lui fit faire une moue des plus hilarante. Enfin, elle esquissa un demi-sourire, toute essoufflée qu'elle était à cause de cette sourde confrontation.

"Ce... C'est délicieux."

Quelques minutes plus tard, Yume lui demanda sur le ton de la confidence si elle prenait des risques en dévoilant sa nature de chimère dans cet endroit glauque. Il est vrai que ce bar était plutôt louche, qui sait quel genre de personne traînait dans les parages? Toutefois, Hinoto lui avait bien expliqué que ce bar abritait avant tout deux homonculus et plusieurs autres chimères. Ainsi, Yume pouvait très bien dévoiler son secret, cela n'aurait certainement aucune répercution au sein du Devil's Nest.

"Mademoiselle Hinoto m'a expliqué que ce bar logeait principalement des chimères; je pense donc que tu n'auras aucun souci si tu veux rester toi-même!"

May lui sourit avec bienveillance, puis son cerveau tilta sur le pronom dont avait fait usage Yume jusqu'à présent pour s'adresser à elle. "Vous". Cela ne convenait pas vraiment à une petite fille d'une douzaine d'année, pourquoi Yume usait-elle donc de la première personne du pluriel? Parce qu'elle était princesse? Mais, même si May était une princesse, elle n'aimait pas grandement qu'une personne plus âgée qu'elle l'interpelle ainsi, cela lui rappelait la façon dont s'adressait les membres de sa famille lorsqu'ils souhaitaient lui parler. Ils lui faisaient toutes sortes d'honneur simplement parce qu'elle était la dix-septième fille de l'empereur. Cependant, plus elle grandissait, moins elle aimait qu'on s'adressa à elle de cette manière. La seule personne à ne l'avoir jamais traité avec le respect qui se doit envers une princesse, ce fut son maître, dès le départ, elle la roulait dans la poussière afin qu'elle oublia quelques instants son statut de princesse et qu'elle se rende compte qu'elle n'était qu'une simple humaine parmi les millions d'autres qui fourmillaient sur cette vaste planète. Dès ce moment là, May sut qu'elle pourrait à jamais faire confiance à son maître.

"Et si on se tutoyait, ce serait plus attrayant, tu ne crois pas?"

Tandis que Yume restait muette, May ne put s'empêcher de faire de même car elle se sentait mal à l'aise. Après tout, dès le début elle avait interpellé Yume en la tutoyant, tandis qu'elle la vouvoyait - ce qui aurait dû être le contraire.

Plusieurs secondes s'écoulèrent avant que Yume ne demande à May si elle connaissait les autres occupants de ce bar. Non, elle ne les connaissait pas, du moins pas de vue, elle en avait juste entendu parler par Hinoto. Que lui avait-elle dit déjà? Ah oui, que les gérants étaient deux homonculus. Des homonculus, produit de l'alchimie si May ne se trompait pas; mais comment viennent-ils réellement au monde? May avait du mal à concevoir ce fait, il faudrait qu'elle pose la question à mademoiselle Hinoto, à moins que Yume ne sache quelque chose, après tout elle a vécu dans ce pays à ce qui semblait peut-être savait-elle quelque chose?

Cependant, Yume sembla tout d'un coup rouge de honte et s'excusa; May s'en étonna, pourquoi s'excuser?

"Allons, ne t'excuses pas... Je suis certaine que les locataires du bar ne sont pas de mauvais bougres. Mademoiselle Hinoto m'a rapporté... Tu me promets de ne pas le rapporter à quiconque? Elle m'a rapporté que les deux propriétaires étaient des homonculus! Hum... Dis-moi, tu ne saurais pas comment ils viennent au monde et en quoi ils sont différents des humains, par hasard? Enfin, je dois t'embarrasser avec mes questions; les homonculus ne sont même pas censé exister, mais là il va falloir que je revois mes théories..."

May eut un sourire gêné, elle devait vraiment l'embêter cette pauvre chimère. Et puis, elle n'était même pas sûre que mademoiselle Hinoto ait été d'accord pour qu'elle dévoile de telles informations. Vite, trouver un autre sujet de conversation!

"Yume, j'aimerais savoir d'où tu viens, tu as de la famille? Mademoiselle Hinoto ne m’a rien dit à ton sujet; où t'a-t-elle trouvé?"

May espérait qu'elle n'était pas trop indiscrète et que l'atmosphère quelque peu tendue se radoucirait avec le temps.

Invité

Quand May lui expliqua ce que voulait dire « aura », elle écouta avec attention tout ce qu’elle lui apprenait. Elle n’était jamais allé à l’école et n’avais jamais eu de cours à proprement parlé, sa mère s’en occupait. Elle lui avait appris à lire et à écrire, et, quand elle ne faisait pas le ménage, lisait, Yume était donc très heureuse que sa mère lui ai appris à lire. Yume but les explications de May, c’était une position assez étrange du fait que Yume était plus vieille qu’elle. A la fin du discours de May, Yume parut ravie, elle avait appris une nouvelle chose, et ça ne lui arrivait pas souvent.

Quand le verre de lait fut déposé, Yume remarqua que May faisait une drôle de tête, elle ne devait pas aimer ça. Et ses pensées se confirmèrent quand elle eut fini de boire. La petite fit une telle tête que Yume ne put s’empêcher de rire, discrètement bien sûr, mais elle rit quand même. La chimère lui sourit, elle aurait du lui demandé avant de lui donner le verre de lait, voir s’il n’y avait pas autre chose, mais à la simple idée d’y retourner lui donnait la chaire de poule. Elle posa un moment un regard du barman, qui leur lançait un regard étrange. Elle détourna de suite la tête, et n’osa plus examiner les lieus.

A la réponse de May, Yume put enfin se libérer du chiffon crasseux qui lui cachait ses oreilles. Ses deux oreilles dressées sur sa tête, elle avait l’impression d’avoir retrouvé la vue. Elle se sentait moins perdu, un peu plus à l’aise-mais vraiment qu’un peu. Quand May lui demanda si elle pouvait se tutoyer, Yume en resta un moment déboussolé. Sa mère lui avait toujours appris à vouvoyer les personnes qu’elle ne connaissait pas. Mais après tout, elle n’y voyait pas d’inconvénient, et ce serait bien plus sympathique.

-Je suis d’accord avec toi, ce seras beaucoup plus sympathique.

Pendant quelques secondes, un blanc s’immisça entre elle. Aucune des ne parlait et elles semblaient toutes deux mal à l’aise. Quoi de plus normal. Quand May reprit la parole, ce fut pour parler des propriétaires du bar. Des homonculus disait-elle. Elle n’en avait jamais entendu parler, d’un côté, depuis combien de temps était-elle enfermer dans le laboratoire. A cette pensée, les oreilles dressées sur sa tête se baissèrent, ainsi que son regard. Elle détestait cet endroit, et pourtant, elle se sentait triste à l’idée de ne plus le voir. Elle y avait passé tant d’année…

-Des Haut mont culus ? Non désolé, je ne sais pas du tout ce que c’est…

Puis, comme ci elle avait dit quelque chose qui ne fallait pas, May changea rapidement de conversation. Yume lui répondit, sans même que ces questions ne la gène :

-Je viens d’un petit village, près de Central. Je n’ai jamais connue mon père, et ça ne m’a jamais dérangée. Je vivais donc seule avec ma mère. Et puis, on a fini par déménagée à Central.

Elle se tut un moment, elle ne comptait pas lui parler de sa fugue et de la vente de ses biens pour aider sa mère. Elle ne raconterait que l’essentiel, sans entrer dans les détails.

-C’est à Central que je fus changé en chimère, j’ai été…kidnappé en fait, et je n’ai plus jamais revue ma mère. La seule chose qu’il me reste d’elle c’est le Kimono que je porte là. Ca doit faire…Six ans que je ne l’ai pas vu… Et toi ? Tu m’a dit que tu venais de Xing non ? A ce que j’ai pus lire, ce n’est pas dans Amestris non ? Pourquoi es-tu là alors ?

Ses questions étaient aussi indiscrètes que celle de May, mais comparé à Yume qui n’avait rien à cacher, May, elle avait peut-être plus de chose qu’elle ne voulait pas dévoiler.

Après que May eut indiqué à Yume qu'elle pouvait dévoiler son identité de chimère, sans crainte, la jeune femme enleva le foulard qui lui couvrait une bonne partie de ses cheveux, mettant au jour deux grandes oreilles rousses à la façon d'un renard. La petite fille afficha un air proprement surpris, ouvrant de grands yeux hallucinés et laissant choir sa mâchoire sur la table. Xiao Mei qui se trouvait à ses côtés, pris les mêmes traits dans une imitation parfaite de son amie. Toutes deux ressemblaient fort à deux poissons prêts à gober la première mouche qui aurait la malchance de passer au-dessus de leur tête. May resta coi un moment devant ce qu'elle croyait être une illusion: elle se frotta les yeux par trois fois et se pinça la peau deux fois, afin de s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Mais, même après toutes ces tentatives pour se réveiller, rien ne changeait; les grandes oreilles rousses restaient au même emplacement qu'avant, sur la tête de Yume. Puis, May rougit fortement, ce n'était pas une attitude à adopter devant quelqu'un que l'on avait du forcer à devenir ainsi. Ne tenant plus, May se mit à bouger frénétiquement sur sa chaise en agitant les bras dans un élan de fourvoiement.

"Hiiiiii!!! Pardon, je ne voulais pas! Pardon, pardon!! C'est juste que je n’aie jamais vu cela auparavant! Même madame Hinoto, bien qu'elle soit une chimère, n'a rien d'apparent."

Mais que c'était mauvais! Décidément, May était la reine des boulettes. Aucune courtoisie! La petite fille se frappa la tête contre la table, rejoint par Xiao Mei, et resta quelques minutes ainsi, ne sachant plus quoi faire pour se rattraper. Finalement, elle reprit son souffle, releva la tête et plongea son regard dans celui de Yume. La petite lui adressa un de ses grands sourires dont elle avait le secret.

"Mais, je dois avouer qu'elles sont très jolies vos oreilles, elles s'harmonisent parfaitement avec votre couleur de cheveux."

Malgré cette légère chute de la part de May, Yume accepta la proposition de celle-ci de se tutoyer. Ce serait mieux ainsi, May ne supportait vraiment pas qu'une personne plus âgée qu'elle la vouvoie, ce n'était pas dans l'ordre des choses. Ainsi, la conversation serait plus animée et cela détendrait l'atmosphère.

Par la suite, quand May demanda à Yume si elle savait des choses sur les homonculus, elle entrevit la chimère baisser piteusement la tête. May mit une main sur sa bouche, se demandant ce qu'elle avait bien pu dire pour que Yume soit soudain si triste. Et une boulette de plus à ajouter dans la liste déjà longue que tenait May; elle était vraiment un poney. Toutefois, Yume lui répondit qu'elle ne savait aucunement ce qu'était des homonculus; d'ailleurs, à l'entendre prononcer le mot "homonculus", elle ne devait même pas savoir comment cela s'écrivait. Ce n'était donc pas ça qui avait dépité Yume, mais alors quoi? Peut-être cela avait-il un rapport avec elle? Curieuse comme elle est - et ne sachant pas si elle avait bien fait de dévoiler de telles informations, May lui demanda si elle avait de la famille et tout le bazar qui va avec, afin d'en savoir plus sur la jeune femme aux oreilles de renard.

Cette fois-ci, Yume lui répondit avec assurance: elle avait vécu seule avec sa mère à Central et n'avait jamais connu son père et apparemment, Yume s'en fichait pas mal. Un tel désintéressement pour son père choqua May qui après court, dut se rendre à l'évidence. Elle non plus ne se souciait pas plus de son père que cela, ce dernier étant l'empereur de Xing. Cependant, comme elle venait d'un clan de basse extraction, elle n'avait jamais vu son père biologique, elle n'avait même jamais vu les lumières de la capitale de Xing, tout ce qu'elle savait de ces deux faits, c'était son maître qui lui en avait parlé. Lorsqu'elle avait décidé de partir en Amestris chercher la vie éternelle, ce n'était nullement pour que l'empereur ait la vie sauve, mais bien pour rehausser le statut de son clan aux yeux de dernier. Pour rien d'autre elle avait décidé d'entreprendre ce voyage. May ne détestait pas son père, c'est plutôt qu'il était un étranger pour elle, il n'était rien de plus. La seule personne à s'être vraiment occupé d'elle à la mort de sa mère, ce fut son maître. Cette dernière avait beau être froide, elle avait un coeur grand comme ça. Elle aurait bien aimé rester à ses côtés, seulement, elle avait du partir sans l'en informer afin de sauver elle-même son clan. May aurait tant aimé avoir un vrai père...

Alors que May adoptait une attitude songeuse, Yume attendit quelques instants, semblant elle aussi se remémorer certaine scène de sa vie. Puis, la chimère reprit son récit: elle raconta qu'elle avait été kidnappé et que par conséquent, elle n'avait pas revu sa mère depuis environ six ans. May eut un élan de sympathie pour la jeune femme et lui sourit gentiment tandis qu'elle observait le kimono que Yume portait, seul objet la raccrochant encore au souvenir de sa mère.

"Ce kimono est vraiment magnifique! Cela me rappelle le jour de mes huit ans où les membres de mon clan se sont tous cotisés pour m'acheter un kimono somptueux. J'avais été drôlement embarrassée ce jour là, je savais bien que l'économie des Chang était au plus bas; mais ce présent m'avait vraiment fait plaisir..."

Une fois de plus, May replongea dans ses souvenirs; jusqu'à ce que Yume lui parle d'elle: oui, elle venait de Xing, mais était-il prudent de lui parler du pourquoi elle s'était aventurer aussi loin de chez elle? Oh, et puis après tout, elles étaient toutes deux dans le même bain! May regarda alentour pour voir si on ne les jaugeait pas trop du regard. Bien que ce bar abrite des chimères et autres personnes au passé douteux, il devait s'y trouver aussi des gens sans cervelles, ou peut-être même des espions. Comme le disait si bien son maître: "Nous ne sommes à l'abri de rien, nulle part.". May se pencha donc vers Yume et commença à murmurer tout bas un petit récit de sa vie.

"En effet, je viens de Xing, un grand royaume qui se trouve à l'est du grand désert. Comme je te l'ai dit, je suis la dix-septième princesse de ce pays, cela parce que je suis l'une des filles de l'empereur, que je ne connais même pas. Je ne l'ai jamais vu mais cela ne m'importune pas plus que ça. Cependant, récemment l'empereur est tombé gravement malade et il est au bord de la mort. Alors, il a demandé à tous les princes et toutes les princesses de son royaume de lui rapporter l'immortalité. En échange, il ferait en sorte que le rang social du clan du prince ou de la princesse qui aurait accompli son voeu, serait mis en valeur. Or, mon clan, le clan Chang, est l'un des moins influent des cinquante tribus qui constituent le royaume de Xing. Je suis donc venue en Amestris avec pour objectif de trouver la vie éternelle, et j'ai appris récemment que la pierre philosophale pourrait m'aider à réaliser cet exploit. C'est pourquoi je suis ici aujourd'hui."

May reprit son souffle après avoir parlé aussi longtemps. Puis, elle reprit le cours de la conversation en posant d'autres questions à Yume.

"Et toi alors, qu'elle est ta raison de vivre?"

Ce n'était peut-être pas la meilleure question à poser, après tout, Yume avait bien le droit d'avoir des choses privées à cacher. May se lança donc dans un autre genre de questionnement; elle se sentait comme une journaliste à la recherche d'informations plus ou moins importantes.

"Après t'être fait kidnappée, où t'es-tu retrouvée? Sais-tu comment ceux qui t'ont transformer en chimère, ont pu réaliser une telle symbiose de deux êtres différents en beaucoup de points? Oh! Pardon, c'était maladroit de ma part, vous n'avez peut-être pas envie d'en parler. Je ne voudrais aucunement réveiller de mauvais souvenirs, excusez-moi!"

Appuyant ses médiocres excuses, May fit une courbette tout comme sa fidèle Xiao Mei.

Invité

Quand elle enleva son chiffon, la réaction de May la surprise un peu, elle ne pensait pas possible de pouvoir autant ouvrir la bouche et fut aussi surprise que May quand la Xingoise vit ses oreilles, bien que Yume fut un peu plus discrète et ne laissa pas sa mâchoire tomber au sol. La chimère plaqua ses oreilles sur son crâne et sourie à May. Puis, la petite fille commença a se pincer. Etonnée, Yume resta un moment immobile, elle avait même retenu son souffle. Quand la jeune fille se fondit en excuse, Yume lui afficha un sourire chaleureux. On ne pouvait pas lui en vouloir. Même elle avait été choquée quand elle avait vu le résultat de la transmutation. Elle avait fondu en larme et avait essayé de mordre l’homme qui l’empêchait de s’enfuir. Elle secoua la tête pour chasser ces souvenirs de sa tête. C’est seulement à ce moment qu’elle remarqua qu’on les observait. Rougissant jusqu’aux oreilles-sa première paire d’oreille, elle commença à se dandiner sur sa chaise. Quand May la complimenta sur ses oreilles, elle rougit de plus belle. Elle n’avait pas l’habitude d’être complimenté, surtout sur ça.

-Mer…Merci.

Une fois son récit terminer sur sa famille et tout le reste, Yume porta un regard observateur sur la pièce qui les entourait. Le peu de personne présente ici n’avait pas l’air d’être de bon samaritain. Elles devaient aussi être les plus jeunes ici présente. Surtout May. Qu’elle âge avait-elle ? 12, 13 ans peut-être ? Pas plus en tout cas. Où alors, il faut qu’elle me donne sa recette pour rester jeune et belle comme ça ! Yume était gâtée aujourd’hui, complimenté pour ses oreilles et ensuite son kimono, qui n’était pas vraiment le sien. Elle sourira et écouta l’anecdote du kimono de May. Il devait certainement être beaucoup plus somptueux que le sien, mais le sien comportait une certaine valeur sentimentale. Le silence s’installa entre elle, tandis que les anges s’amusaient à voler dans la pièce, créant de jolie blanc autours d’eux. Puis May reprit la parole. Elle s’était penchée vers Yume et la chimère fit de même, la petite Xingoise ne devait pas avoir envie que tout le monde sache son passé.

Yume but chaque parole de May. May et Yume ne se ressemblaient vraiment pas. L’une était une princesse et l’autre, une simple citoyenne. Pourtant, toutes deux n’avait jamais connu leur père. A croire que les papas poules y’en a qu’un sur terre. Elle parla ensuite de vie éternelle. Comment pouvait-on vivre éternellement grâce à une pierre ? Elle fronça les sourcils tentant de trouver une raison plausible à ça. Et puis, des pierres, c’est pas facile à manger ? Ils en faisaient quoi alors ? Ils les broyaient et le mélangeaient avec de l’eau et buvaient l’étrange substance ? Rien de tout ne plaisait à Yume. Elle devait se rendre à l’évidence, elle ne comprenait vraiment rien à la vie. En parlant de vie, May lui posa une drôle de question. Sa raison de vivre… Pour être honnête, elle ne s’était jamais posé la question… Peut-être que sa raison de vivre résidait dans l’espoir de revoir sa mère ? Ou alors de se venger ? En fait, elle n’en savait rien. Elle, elle voulait juste vivre. Elle répondit simplement à May :

-Je n’ai pas de raison particulière, je veux juste vivre. C’est tout.

C’était assez bête comme réponse, mais elle s’en fichait royalement. On aurait put se croire dans un interrogatoire tant la petite fille devant elle posait des questions diverses et variées à Yume, qui, pour être honnête, ne s’en plaignait pas. Elle était heureuse de pouvoir aider quelqu’un, même si elle n’était pas sûre de l’aider.

-Ne t’inquiète, ça ne me gène absolument pas. Je t’aime bien, je suis ravie de pouvoir t’aider, ne serais-ce qu’un peu ! Après m’être fait kidnappée… Je me suis retrouvée dans un endroit qu’on nomme le Laboratoire n°5, dans Central. Après, je ne sais pas exactement où. Ils disent qu’ils ont pratiqué l’alchimie, mais je ne sais pas du tout de quoi il est question, ni comment ça fonctionne.

Son regard se posa sur la petit panda qui l’accompagnait, elle ne savait même pas son nom, et même si ce n’était pas important, demanda à May :

-Votre panda… Il se nomme comment ?

Après que May lui ai présenté son panda et qu'elle ai put le cajoler. Yume commença à se sentir trop serré dans cet endroit. Il fallait qu'elle prenne l'air, qu'elle aille respirer un autre air que celui qui régnait dans le bar. Elle jeta un coup d'œil au foulard à côté d'elle. La jeune chimère ne pouvait pas sortir sans cacher ses oreilles, elle risquait de ne pas passer innaperçut... La jeune fille tendis le bras et se noua le tissu autours de la tête cachant aux yeux de tous sa deuxième paire d'oreille. Elle lança un regard à May et sourit timidement avant de prendre la parole d'une petite voix :

-Je vais prendre l'air. J'ai l'impression d'étouffer ici. J'ai été ravie de te rencontrer, j'espère que se reverra encore :3

La chimère se leva et jetta un dernier regard à la petite xingoise, elle était trop mignone *-* La jeune fille arriva à pas feutré devant la porte quelle ouvrit sans un bruit pour s'échapper du bar.

[Edit pour débloquer May ! Encore désolé >_<]

Une raison de vivre, toute personne quel quelle soit en avait forcément une, que cette raison soit très précise ou bien tout à fait banale. Comme Yume venait de le lui confirmer, la première et la plus importante raison de vivre de l'être humain était avant tout... de vivre, tout simplement. Vivre est une nécessité pour chacun d'entre eux, s'il n'y avait cette raison première, l'humain ne serait qu'une simple coquille vidée de son âme. May posa un regard dubitatif sur les personnes présente dans le Devil's Nest; malgré leurs différences qu'elles soient physiques ou mentales, tous avaient le même besoin initial: vivre. Cependant, par la suite on pouvait se demander alors ce qui les poussait à vivre, cela pouvait très bien être de la famille, une personne que l'on aime, ou quelque chose de plus glauque comme la vengeance. Ainsi, même si Yume affirmait à la petite fille qu'elle souhaitait simplement vivre, May savait qu'il y avait quand même une chose qui devait la pousser à aller de l'avant. Seulement, ce n'étaient pas les affaires de la petite Xingoise, alors elle ne lui en demanda pas plus, elle avait déjà été bien assez indiscrète; et puis peut-être que Yume n'avait pas encore trouvé sa raison de vivre. Cette dernière mettait beaucoup de temps à se concrétiser, cela survenait souvent après des événements pour le moins marquant ou qui seraient restés à jamais gravés dans la mémoire. May elle-même, avait réfléchi pendant très longtemps avant de savoir exactement ce qui la motivait: sauver son clan, et encore elle n'en était pas réellement sûre, elle sentait qu'il y avait autre chose. Peut-être en rapport avec son maître...

D'ailleurs, ses toutes premières réflexions sur la raison de vivre d'un être humain lui étaient apparues lors d'une conversation avec son maître, juste après un rude combat qu'elle avait été forcé de mener contre ce dernier, comme entraînement. La nuit était tombée, le maître et l'élève s'étaient retrouvés autour d'un feu de camp et discutaient de choses et d'autres. May appréciait beaucoup ces moments, surtout lorsque son maître lui relatait ses péripéties et l'histoire de sa vie. Ce fut justement lorsque son maître racontait pour la troisième fois consécutive comment elle avait vaincu le général qui envahissait la capitale de Xing (l'histoire préférée de la petite fille), que May lui demanda sur un coup de tête qu'elle pouvait être sa raison de vivre. Le maître réfléchit et après un instant répondit à son élève qu'elle ne savait pas encore car c'était une chose qui prenait du temps quant à sa concrétisation; son esprit était encore trop en ébullition pour savoir au juste ce qui la poussait à regarder plus loin et ne pas rester fixée sur le passé, elle disait que le plus important était de s'ancrer dans le présent et tout faire pour vivre coûte que coûte. La gamine insatisfaite de cette réponse, tenta de pousser son maître dans ses derniers retranchements - tâche dans laquelle elle ne fut pas victorieuse. "C'est bien beau ce que vous dîtes là maître, seulement, je ne sais pas si l'on peut parler de "vie" dans votre cas, ni dans le mien, ni dans celui de la majorité des gens. Vous avez le plus souvent échappé de peu à la mort et mon clan est lui-même en voie de disparition. Ne doit-on pas alors plutôt parler de "survie"?" Le maître dévisagea son élève d'une façon incroyablement glacée, May se demanda alors si elle n'en avait pas un peu trop fait; la petite baissa la tête piteusement. Pourtant son maître lui répondit sur un ton plus doux ce qui étonna l'enfant. Son maître lui dit qu'en effet beaucoup de gens devaient faire d'innombrables efforts afin de s'en sortir dans la vie, mais elle précisa à May que même les gens opulents ou avec de bonnes conditions de vie, avaient elles aussi des soucis car ces dernières n'avaient pas ce que les pauvres avaient et inversement. Bref, personne n'était jamais vraiment satisfait de la vie qu'il menait, car il était dur de vivre mais c'était cela qui rendait la vie si attrayante. Le maître précisa aussi que des raisons de vivre telles que la vengeance ou protéger un être qui nous est cher, étaient toutes en fin de compte liées, elles nous guidaient afin de vivre ou d'inciter quelqu'un d'autre à vivre. Au final, la raison de vivre n'est qu'un rouage du moteur qui est notre passion ou notre envie de vivre. Le maître termina la conversation sur une phrase énigmatique mais qui en disait long: "Nous n'avons pas survécu May, nous avons voulu vivre."

Finalement, grâce à ce souvenir, May parvenait mieux à comprendre Yume tout comme son maître, ce qui importait c'était de vivre et non pas obligatoirement la raison de vivre. Perdue dans ses pensées comme elle était, May n'entendit pas tout de suite que Yume était en train de répondre aux questions suivantes qu'elle lui avait posées. Apparemment, la jeune chimère était prête à l'aider même si elle n'était pas au courant de grand-chose. La petite fille aussi aimait particulièrement Yume, si gentille, si attentive et qui parlait volontiers de choses et d'autres avec elle, alors qu'elle était une parfaite inconnue. Ce comportement la changeait de son premier compagnon de voyage qu'elle avait rencontré en Amestris qui était froid, ne faisait que très peu attention à elle et n'avait pas la parole facile, tout le contraire de Yume quoi. Pour tout cela, May lui en savait gré.

La jeune chimère renard relata alors à May ce qui lui était arrivé depuis son kidnapping qui l'avait séparé de sa mère; elle aurait été transportée dans un laboratoire portant le numéro cinq, dans la ville de Central City. Par la suite, Yume eut du mal à décrire précisément ce qu'il s'était passé lors de sa transformation en chimère, tout ce qu'elle put apprendre à la petite c'est que les scientifiques avaient pour cela usé d'alchimie. May prit un air choqué et à la fois abasourdi; elle était hébété car elle ne voyait vraiment pas comment on avait pu réaliser une transmutation parfaite entre un animal et un être humain, cela dépassait ses capacités, surtout que son maître n'avait jamais voulu lui apprendre l'alchimie, se bornant à l'elixirologie. La fillette se retrouvait donc face à un mur quant à l'interprétation ce cette étrange alchimie qui consistait à allier deux êtres très différents mais aussi si proches. Elle était aussi scandalisée de se rendre compte que l'alchimie, sous de nombreuses apparences bienfaitrice, était utilisée pour un tout autre usage que l'amélioration de la vie du peuple. Ainsi donc, voilà ce qu'il se tramait en profondeur en Amestris; décidément la vie était bien ironique. Pendant un instant, May se demanda dans quel guêpier elle était tombée, peut-être était-ce de cette réalité que son maître avait voulu la préserver en lui faisant promettre de ne pas quitter le pays de Xing sans son admission. Aurait-elle du l'écouter au lieu de n'en faire qu'à sa tête? Non, son clan se mourrait, elle ne pouvait plus attendre, malgré le fait que les révélations sur cet étrange pays se faisaient de plus en plus dur, May continuerait sa quête afin de revenir victorieuse dans son pays.
Yume posa alors un regard interrogateur sur son amie panda et lui demanda comment il se nommait.

"Ah mais c'est une fille! Elle s'appelle Xiao Mei. Elle est de la race des pandas géant, mais une maladie de naissance l'a empêchée de grandir convenablement. Elle est un peu comme ma soeur, elle va où je vais et je ne l'abandonnerais pour rien au monde."

Xiao mei se calla dans la cou de son amie humaine et se frotta à sa peau, demandant une caresse. May la prit dans ses mains puis la serra très fort contre elle dans une attitude aimante et protectrice. Puis, elle tendit le petit panda à Yume.

"Tiens, prend-là, je suis sûre qu'elle ne te fera pas de mal à toi, tu es trop gentille pour ça! Et toi alors, as-tu déjà eu une amie? Et un petit ami?! Moi, je cherche toujours mon prince charmant, j'espère le rencontrer un jour..."

A cet instant, May Chang partit dans un délire rose bonbon où un homme sublime habillé à la façon des princes d'antan, l'emmène elle et son panda sur un très beau cheval blanc, parcourir des contrées inconnues et vaincre toutes sortes de monstres et de dragons crachant les flammes de l'enfer. Des étoiles emplirent les yeux de la petite fille aux anges. Mais remarquant que les personnes alentour la regardaient de travers, May reprit une attitude sérieuse après avoir toussoté deux secondes. Le visage rouge comme une tomate, May trouva quand la force d'esprit de poser une autre question à Yume, histoire de faire oublier ce petit dérivé.

"Hum! hum! Donc... Maintenant que tu es là que comptes-tu faire Yume? Vas-tu rester au bar où vas-tu suivre ton propre chemin dans quelques ~~contrées fantastiques et inconnues~~, heu... villes autres que celle-ci?"

Maudis soient ces rêves roses bonbon, si son maître avait été là, May aurait été bonne pour des remontrances bien senties. Mais, pour en revenir à la question qu'elle avait posé à Yume, May ne savait pas franchement non plus ce qu'elle allait faire. Il fallait qu'elle reprenne sa quête de la pierre philosophale, mais pour cela elle resterait peut-être encore un peu au bar, afin d'avoir un entretien avec le patron qui pourrait le renseigner d'après les dires de mademoiselle Hinoto.

Une fois que Yume ait éclairci sa lanterne, cette dernière décida de prendre l'air, trouvant l'endroit étouffant. May la salua en bonne amie tandis qu'elle franchissait la porte. Qu'allait donc faire la petite Xingoise désormais? Quelle question! Chercher l'immortalité pardi! Et c'était reparti pour cette quête qu'elle s'était fixée; elle descendit de sa chaise et déambula dans le bar afin de le visiter et de réfléchir aux prochains événements.

[Mais non il était très bien ton post^^, par contre moi je dérive un peu parfois... désolé! ^^"]

[edit du 29/11/08: ce n'est pas grave Yume! Mais merci quand même pour le déblocage!=D]

Konbanwa~

L'ensemble du topic est très bien. Il m'a était facile de la lire, malgré le temps que j'ai mis pour noter, je m'en excuse d'ailleurs ^^. De bon posts toutes les deux. Rien de plus à dire si ce n'est que c'étont un bon topic comme déjà dit x).

May -> De très longs posts facile à lire. Tu as une bonne syntaxe, un bon vocabulaire, j'aime beaucoup. Tu ne fais que très peu de fautes voir même presque pas. Le seul défaut était au dernier post, le deuxième paragraphe était un peu long à lire, enfin il aurait été bien que tu sautes une ligne pour les dialogues ^^. Mais ceci était quand même assez facile à lire. Ainsi tu as un 9/10

Yume -> de bons posts aussi. Quelques petites fautes inévitables =P mais ce n'est pas bien grave. Posts fluides, faciles à lire. Comme déjà dit tant de fois j'aime ta façon d'écrire =) ! 8/10 =D !

Fight les filles <3 !