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 • De natura hybris. [Elkion]

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Viktoria Elinker
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Viktoria Elinker


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MessageSujet: • De natura hybris. [Elkion]   • De natura hybris. [Elkion] EmptyJeu 18 Fév - 0:20

Spoiler:
La femme est une lyre qui ne livre ses secrets qu'à celui qui sait en jouer. Honoré de Balzac
    Une, deux, une, deux. Les notes s'envolaient dans la salle de musique et les pas s'enchaînaient tout en douceur, tout en grâce, tout en délicatesse. La petite Serena, certes, n'en était qu'à ses débuts, et parfois, au grand dam de la Blonde, faisait des maladresses incorrigibles, mais elle était comme un petit oiseau. Un oisillon qui tentait de prendre son envol.
    Certainement, la danse était un moyen plus qu'approprié pour développer la fillette, aussi bien mentalement que physiquement. Viktoria lui donnait sans cesse des travaux de couture; et Serena de se piquer des dizaines de fois, laissant de minuscules taches de sang rougeoyant, rubis éphémères sur une dentelle imparfaite. Il lui fallait de la concentration, de la technique, de la précision. Et
    aux yeux de la Couturière, jouer un peu de piano en ces ternes jours n'était que pur plaisir.
    Il est des moments qu'on peine à pouvoir partager. Viktoria passait trop peu de temps avec sa nièce, son seul enfant, sa progéniture non voulue, elle restée vierge de corps mais peut-être pas d'esprit. Erzébeth, viens veiller sur ta fille, puisque je n'en suis pas capable.

    - Gardez le dos droit, vous êtes disgracieuse, lança fermement Viktoria. Recommencez. Une, deux...

    Serena s'exécuta au plus vite. Pas question de faire attendre Tante Maiden (Viktoria s'était toujours trouvée trop jeune pour être appelée Tante, mais il fallait se rendre à l'évidence, elle était bien sa tante et rien d'autre). Cette femme n'était pas du genre facilement énervable mais rien ne comptait plus à ses yeux que la droitesse. L'erreur était acceptable, soit, puisque c'était humain, mais il est toujours préférable de chercher à atteindre la perfection, comme Viktoria le faisait du bout de ses doigts gantés de velours.
    Mais en dépit de cette image froide et inhumaine qu'on pouvait avoir de Viktoria Elinker, celle-ci avait une affection certaine pour la petite de huit ans. Elle était sa seule héritière, et d'une certaine façon son propre sang coulait dans ses veines si juvéniles. Et les gens un brin narcissiques ont toujours un faible pour leurs propres garnements. Tant bien que mal, elle la chérissait, peut-être parce que sa propre mère n'avait pas été à la hauteur... Loin d'être un modèle en terme d'amour maternel, Ellen n'était, purement et simplement, une limite à franchir, une notoriété à dépasser, car la Blonde avait été, pendant les dix-septs premières années de sa vie, rien de plus que "La fille aînée de la célèbrissime Ellen Elinker".
    Il y avait toujours eu cette compétition inavouée, cette haine cachée que se vouaient cette mère et cette fille. Et entre les deux, Erzébeth, la cadette, l'oubliée, ne pouvait que s'effacer devant la hargne que chacune avait pour briller, toujours plus que l'autre. C'était peut-être ce qui avait causé cette maladie, qu'elle traînait depuis des années déjà.

    - ... Madame?

    Viktoria s'arrêta brutalement de jouer, et même Serena n'avait pas remarqué l'arrivée soudaine de Sieg. Le jeune homme avait frappé plusieurs fois à la porte, sans aucune réponse, et avait eu l'audace d'entrouvrir subrepticement la porte, s'introduisant dans l'imposante salle de musique du Manoir.
    La Maiden ne sut pas trop comment réagir. Que pouvait-il y avoir de si urgent pour qu'on ose l'interrompre durant une interprétation? Refermant le couvercle avec précaution, elle y posa un coude, tournant la tête vers son domestique, son visage fin dans sa main, l'air légèrement... contrariée.

    - Eh bien, Sieg, ne me faites pas perdre mon temps.

    On ne fait pas attendre une femme, Sieg le savait bien, mais il peinait à trouver ses mots. Les raisons de cette interruption inopinée étaient certes plutôt simple, mais Viktoria était parfois à prendre avec des pincettes.


    - Madame,
    commença le jeune homme, intimidé par l'air que prenait la Dame. Une personne tient à vous voir et...

    - Vous savez bien qu'aujourd'hui je ne peux recevoir personne,
    répliqua sèchement la blonde, et elle l'ignora en tournant royalement la tête. Renvoyez la.

    Poussant un soupir agacé, elle rouvrit le coucercle et fit signe à Serena de se tenir prête. Elle s'apprêtait à jouer de nouveau lorsqu'elle entendit des bruits de talons. Bruits qui résonnairent de plus en plus distinctement au fur et à mesure que la personne approchait.
    Ces talons, elle saurait les reconnaître parmi des milliers. Puisque ces chaussures, c'était elle qui les avait confectionnées. Un bruit de pas caractéristique. Une démarche puissante, résonnante, et rythmée comme un métronome. Une démarche militaire. Mais féminine.

    - Madame, bredouilla Sieg, toujours posté à la porte entrebaîllée. Il s'agit de...

    - Je sais, je sais,
    dit Viktoria, maintenant très au courant de la situation. Elle agita négligemment la main en direction de Sieg avant de reprendre. Vous pouvez disposer, laissez la entrer.

    Le domestique ne se fit pas prier, et dès qu'il s'éclipsa, la porte s'ouvrit en grand, d'un geste ferme et assuré, laissant apparaître une silhouette que Viktoria n'avait pas croisé depuis... Longtemps.

    - Que me vaut le plaisir de votre visite...

    Elle fit une légère pause, et un sourire s'étira sur ses lèvres rouges. La silhouette ne bougea pas d'un iota.

    - ... Lieutenant Général Harkonnen?



Dernière édition par Viktoria Elinker le Dim 21 Fév - 20:45, édité 4 fois
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Elkion Harkonnen
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MessageSujet: Re: • De natura hybris. [Elkion]   • De natura hybris. [Elkion] EmptySam 20 Fév - 0:36

L'union fait la force. Oui. Mais la force de qui? Alain
    Clac. Clac. Clac. Le bruit caractéristique des talons les plus redoutés du QG de Central, sans doute après ceux de Cortez. Toujours ce même rythme, incessant, régulier, presque oppressant, diminuant tous les autres bruits alentour, ne laissant retentir que celui de sa démarche. Clac. Clac. Clac. Vraiment, ces talons avaient le chic pour filer les jetons à ses subordonnés. C'était une attitude à laquelle Elkion s'était habituée, et elle continuait même à entretenir cette image de militaire à la fois cruelle et déjantée. Durant ses premières années en tant qu'Alchimiste d'Etat, elle faisait déjà parler de sa personne, toujours à parler plus fort que les autres, toujours à en mettre plein la vue. Bien sûr, Elkion était devenue la "grande gueule" parmi les bleus, elle encaissait remontrances sur remontrances et donnait plus de coups qu'il n'en fallait, mais qu'importe! En tant qu'Harkonnen pure et dure, c'était une question de fierté familiale, mais surtout de gloire personnelle. Bon. Peut-être Elkion ne nourrissait pas le même rêve secret (ou pas) que Mustang, à savoir devenir Généralissime, même si, et elle se l'avouait à elle-même, ça sonnait plutôt pas trop mal. Mais trèves d'illusions, Bradley semblait ne pas prendre une ride au fil du temps, et de toute façon, Elkion ne demandait rien de plus qu'un boulot... qui bouge. Et sa vie avait sacrément bougé, même si elle ne s'attendait pas à accoucher d'une petite armée de gamines en même temps qu'elle massacrait des inno- pardon, en même temps qu'elle rendait service à Amestris.
    Et malgré son caractère en acier trempé, ses manières peu affables et la collection de pains qu'elle avait mis dans sa vie, elle avait réussi à développer une amitié quelque peu singulière avec une personne qui serait tout, absolument tout, sauf son propre reflet. Cette Viktoria, Elkion ne pourrait l'effacer de sa mémoire, même si cette autre pimbêche au regard hautain (mais certainement pas plus haut que le sien, elle qui devait la dépasser d'au moins dix bons centimètres) était, à première vue, une de ces Dames avec qui il est inutile et inintéressant de discuter.

    Les deux femmes n'auraient jamais vu leurs chemins se croiser si leurs mères respectives n'avaient pas appliqué quelque règle et protocole en vigueur à cette époque, à savoir de faire le tour du voisinage lorsqu'on arrive, fraîchement débarqués d'une petite ville de l'Est. Elkion avait neuf ans, Viktoria six, et cette dernière avait tout de la future Maiden aujourd'hui âgée de trente-et-un printemps. Même si la blonde était déjà suffisamment arrogante pour son âge -et surtout s'attirer les foudres des bonnes mères de famille de la populace-, même l'arrivée d'Elkion -Mais quel parent donnerait un nom aussi... Original à son enfant? pensait la future Couturière, n'arrivait pas à radoucir ce coeur de petit bout de chou.

    - Je ne vous aime pas, lui avait acidement lancé Viktoria, alors que les deux mères avaient présenté leur rejeton depuis à peine trente secondes.

    Du haut de son un mètre vingt, elle scrutait de ses petits yeux verts l'espèce de grande chose, brune, mal coiffée et dégingandée qui se tenait devant elle. Et qui, surtout, la regardait de haut. On n'avait pas le droit, lui disait-on, de regarder ainsi une jeune fille d'une classe sociale supérieure, surtout lorsqu'on avait une manière d'être aussi détestable. Elkion, de son côté, se prenait curieusement d'affection pour cette poupée vivante, véritable symbole de la très haute bourgeoisie d'Amestris. Elle, habillée peut-être de façon féminine, mais agissant comme un garçonnet du même âge, était tout de suite cataloguée dans la catégorie "roturiers" dans le cerveau de Viktoria.

    Et pourtant, vingt-cinq ans plus tard, voici Elkion se promenant, chaussures Elinker aux pieds, dans la vaste salle où trônait ce piano qu'elle affectionnait tant. Les deux fillettes, devenues deux jeunes femmes, avaient entretenu une relation ambigüe certes, mais solide, et même si se lancer des piques l'une l'autre était leur passe-temps préféré, il est sûr que des moments de complicité ont pu naître entre les deux amies.

    - V'nant d'ta part, un simple "Elkion" aurait suffit, répondit la brune après avoir salué Viktoria, militairement parlant, et un sourire narquois s'étala sur son visage. J'ai l'impression d'être une étrangère à tes yeux chaqu'fois qu'on s'rencontre.

    Si Viktoria détestait une chose, c'était qu'on la tutoie, mais Elkion n'allait pas s'arrêter de si tôt. Elle avait encore se souvenir en tête, de cette incongrue qui lui avait volé son chapeau préféré, lui criant "Bah alors petite, tu viens pas l'chercher?", et la petite bourgeoise avait du courir, courir jusqu'à en perdre haleine, pour atteindre le bord du fleuve où la chose brune se cachait depuis longtemps déjà. Essoufflée, décoiffée, on avait rarement vu "Mademoiselle Elinker" dans un état aussi... normal. Bon gré mal gré, Viktoria fut forcée de mener une conversation avec cette... Elkion, et depuis lors l'autre jeune fille l'appelait toujours Viktoria, la tutoyait et lui lançait des claques dans le dos à désarçonner un gros chien, plutôt que de faire l'élégante révérence dont seule une poignée de femmes en ce monde avaient le secret.

    - Il s'trouve que parmi mes filles se trouve ta plus grande fan, je cite "de tous les temps, comme il n'y en aura pas plus fidèle que moi, Chamberlain Harkonnen", répondit Elkion, imitant la voix aigue et un tantinet snob de sa fille.Il faut bien qu'elle se jette à tes pieds avant de pouvoir mourir sereinement, ajouta-t-elle dans un grand éclat de rire.

    De ce rire franc mais élégant, que Viktoria n'avait jamais entendu que de la bouche d'Elkion. Elle qui, dans les meilleurs moments, se contentait d'un rire discret, voilé, dissimulé derrière sa main de velours et son éventail doré, n'était pas habituée aux grandes sautes d'humeur de Harkonnen. Peut-être, une fois, une unique fois dans sa vie, elle avait rit aux éclats. Mais elle ne s'en souvenait plus. Trop loin. Bien trop loin.
    A ces mots, Chamberlain pénétra dans la pièce à son tour, et retint un cri. Elle était là, en chair et en os, là, accoudée avec une classe incomparable à ce piano, belle dans sa robe digne d'un gala alors qu'on était en congé... Elle s'avança et -oh, miracle de la socialisation primaire-, fit une charmante révérence et se répandit en louanges sur sa déesse qui, pour un moment, lui faisait oublier qu'elle avait une maman, maman sans laquelle elle ne pourrait être là à embrasser son rêve du regard.


    - Si vous saviez, soupira Chamberlain, de cette voix fluette, si vous saviez comme j'ai attendu ce jour!

    - Ha! s'esclaffa Elkion, et Viktoria, de son côté, ne put s'empêcher de rire, découvrant son sourire blanc sous ces lèvres pourpres, et moi qui m'attendais à tout rencontrer, sauf toi!



Dernière édition par Elkion Harkonnen le Mar 2 Mar - 21:11, édité 6 fois
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Viktoria Elinker
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MessageSujet: Re: • De natura hybris. [Elkion]   • De natura hybris. [Elkion] EmptyLun 22 Fév - 21:41


    Viktoria poussa de nouveau un soupir agacé. Et puis quoi, depuis tout ce temps cette tête brûlée de Harkonnen n'avait toujours rien compris aux règles qui incombaient aux gens de la haute société dont elle-même faisait partie? Si elle le pouvait, la blonde aurait reprit l'éducation d'Elkion depuis ses tous débuts, mais rien à faire, cette teigne était tellement coriace qu'elle n'apprendrait que ce qu'elle voudrait. Certainement pas un modèle à suivre pour sa Serena, qui devrait plus tard assurer l'avenir de l'empire Elinker, et même, l'avenir de la mode toute entière! Fière de son appartenance, Viktoria savait, et la brunette devant elle devrait bien se le rentrer dans la tête un jour, qu'elle appartenait à un monde qui n'avait rien à voir avec le sien. Mais cette barrière qui se dressait entre les deux femmes, elle n'était pas assez haute, ni assez opaque, ni assez épaisse pour qu'elles ne puissent se voir, se côtoyer, se fréquenter depuis si longtemps déjà.

    - Habituez-vous à cela, rétorqua Viktoria en fronçant les sourcils. Combien de fois m'avez vous fait cette remarque?

    Des dizaines de fois, c'était sûr, mais lorsqu'Elkion s'apprêtait à ouvrir la bouche pour dire cette énième réplique inutile, Viktoria agita la main, comme elle le faisait si souvent, pour faire taire sa nièce, ses domestiques, ses employés... et sa meilleure amie.

    - Il suffit, et derrière cette désobligeante remarque suivit un petit rire, et Viktoria se leva. Allons donc prendre une tasse de thé dans ma chambre, cette salle résonne trop et je n'en puis plus des échos. Miss Harkonnen, je compte sur vous pour nous honorer de votre présence.

    Il sembla que Chamberlain perdit connaissance pour un moment, en tout cas toujours est-il qu'elle retint un cri qui aurait vite fait de crever les tympans de Viktoria. Elle s'empressa de suivre sa déesse vivante, tenant Serena par la main, qui elle aussi, se désaltèrerait bien d'une tasse de thé. Chamberlain Harkonnen était sur le point de vivre son rêve. Elle entrerait dans l'antichambre sacrée d'une des plus grandes créatrices de mode qu'il eut été de voir en ce siècle. Elle pourrait tout lui demander, et peut-être même voir des collections en avant-première... rien qu'à cette pensée, Chamberlain fut transportée de joie et dans sa tête se bousculèrent déjà foultitudes de question qui n'attendaient que des réponses de la part de la source de toute créativité. Oui... La jeune fille n'était pas avare de louanges.

    Viktoria ouvrait à peine la porte de la salle de musique qu'elle se retourna. Et bien, que faisait encore Elkion? Elle la savait peu encline à suivre des ordres -même les plus triviaux, à croire qu'être militaire lui exemptait d'être un tantinet courtoise-, mais de là à refuser de bouger son auguste derrière pour quelque chose d'aussi infantile...
    Pourtant, lorsqu'elle se retourna, elle fut surprise de voir Elkion au piano, faisant silencieusement parcourir ses longs doigts sur les touches noires et blanches, cherchant visiblement un morceau à jouer. La Couturière ne lui connaissait pas cet intérêt pour la musique. A vrai dire, à part celui du combat et celui d'avoir un égo surdimensionné, Viktoria ne lui connaissait aucun art dans lequel elle pouvait prétendre pouvoir faire quoi que ce soit. C'est alors qu'Elkion se mit à jouer. D'une fluidité qui étonna Viktoria, qui fut cette fois la silhouette immobile, les deux fillettes accrochées à sa robe vermilion.
    « I've seen your flag on the marble arch
    Love is not a victory march,
    It's a cold and it's a broken Hallelujah
    ... »

    Elle chantait d'une voix rauque, à force de trop fumer, mais ce n'était ni faux ni désagréable. La seule question qui vint à l'esprit de Viktoria, c'était pourquoi elle jouait et chantait ce court morceau, avec un air si mélancolique. Elkion avait-elle de mauvais souvenirs à ressasser? Elle sentit la main de Chamberlain se crisper sur sa robe, mais la jeune fille ne montrait pas d'émotions exacerbées. Un nuage de nostalgie, comme si elle se souvenait d'un être cher qu'elle avait perdu.
    Un être cher... Et la Maiden fut prise de remords. Elle n'avait pas pu assister aux funérailles de Phaedra. C'était il y a six ans. Elle n'avait envoyé qu'un bouquet de fleurs, celles que Phaedra préférait. Pas un seul mot de réconfort à Elkion, elle n'avait d'ailleurs jamais cherché à comprendre les sentiments de son amie après la perte de sa propre fille. Mais à cette époque, Serena n'était même pas née, Erzébeth elle-même ne se savait pas enceinte. La vie est faite ainsi. Des gens meurent alors que d'autres naissent. Inlassablement.


    Viktoria s'avança à pas feutrés, ses talons aiguilles produisant un faible son sur le parquet ciré. Elle posa une main sur l'épaule gauche d'Elkion qui se déroba rapidement. Entre-temps, la blonde avait cru sentir, à travers l'épaisse veste bleue marine de la brune, quelque chose qui n'avait rien à avoir avec une épaule humaine. Voulant chasser ce froid qui venait d'être lancé, Viktoria lui sourit, et elle répéta cette même phrase.

    - Allons prendre une tasse de thé. Je crois que nous avons perdu assez de temps ainsi; rattrapons-le au plus vite.

    La Couturière prit les devants, et en sortant fit signe à Gabrielle de leur préparer un encas. La gouvernante acquiesça silencieusement, et fit une révérence à toute cette assemblée de jeunes femmes avant de courir aux cuisines. Viktoria prit la direction de sa propre chambre, Serena et Chamberlain sur les talons, sans prendre la peine de jeter un regard en arrière. C'était dans ses habitudes, d'avoir l'air hautain et distant, mais dans son coeur, quelque chose lui disait qu'Elkion avait des secrets à lui révéler.
    Chamberlain lança un regard inquiet à sa mère. Depuis la mort de sa grande soeur, sa maman s'était toujours arrangée pour se montrer forte, leur servant d'exemple. Elle lui disait à mi-mots, qu'on ne pouvait se remettre totalement d'une perte aussi tragique, mais que cette plaie béante pouvait, à défaut d'être guérie, au moins endormie.
    Elkion, qui s'était s'était finalement levée, les suivait d'un pas lent, un peu plus loin, son regard bleu recouvert du voile de la nostalgie... et du mensonge.


    Chamberlain prit soin de vérifier que ses chaussures étaient impeccablement propres lorsqu'elle entra dans la chambre de Viktoria, qui ne ressemblait pas du tout à ce qu'elle s'imaginait. C'était cent fois plus grandiose, plus magnifique, plus raffiné, et la fillette pourrait passer des heures entières à regarder les murs décorés ou le somptueux lit à baldaquins. Serena, de son côté, prenait ses aises et récupéra une poupée qu'elle avait laissée dans cette chambre et entreprit de jouer avec elle sur le tapis, de l'autre côté du lit. Viktoria fit signe à Elkion de s'asseoir sur un des confortables fauteuils de velours rouge, et bientôt Gabrielle revint, un immense plateau dans la main. Thé vert et pâtisseries, l'encas préféré de la Blonde. Une fois servies, Gabrielle s'en alla, laissant la pièce dans le plus grand des silences, seulement interrompu par les rires de Chamberlain qui jouait avec Serena.

    - Le temps n'attend pas, déclara simplement Viktoria.


Dernière édition par Viktoria Elinker le Dim 28 Fév - 13:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: • De natura hybris. [Elkion]   • De natura hybris. [Elkion] EmptyDim 28 Fév - 0:53


    C'était sans doute la seule chanson qu'Elkion pouvait jouer et chanter; autrement, elle, sa musique, c'était plutôt le son de la pluie, et le craquement des flammes, ou le rire de ses filles... Mais Phaedra avait insisté, dès sa plus tendre enfance, à prendre des cours de piano, et devant ces grands yeux larmoyants les parents Steiner-Harkonnen n'avaient pu qu'approuver. La petite faisait des progrès, et bientôt un piano droit avait élu domicile, dans un coin clair de leur salon. Même Elkion s'était penchée sur cet instrument, elle qui n'avait connu que des plumes pour écrire, et des épées pour jouer. Elle avait alors, après maints efforts pour déchiffrer une partition (et non sans avoir abandonné à plusieurs reprises, comme quoi la jeune génération avait bien de la chance!) et avec l'aide de sa fille aînée, la jeune mère avait appris cette partition, la jouait et la rejouait, accumulant parfois les fausses notes, et menaçant le pauvre piano noir d'aller le brûler dans le jardin s'il ne voulait pas jouer correctement. Cette chanson, c'était la préférée de Phaedra, Elkion ne le savait pas pourquoi. Et même maintenant, elle ne le sait pas.
    C'était donc la chanson qu'Elkion avait joué le jour des funérailles. Ses mains tremblaient, hésitantes et sa voix s'en ressentait. Mais elle était parvenue à rester ferme derrière ses larmes, et c'était une prestation simple, sans faste ni rien. Après tout, elle était loin d'être une virtuose.

    - ... Rattrapons-le au plus vite.

    Tss... tant d'hypocrisie dans ces paroles. Viktoria était vraiment la reine des apparences. Bien sûr, la blonde avait de sincères élans d'amitié pour Elkion, mais qui sait le nombre de fois ou les appels de détresse de la brune avaient été ignorés? Peut-être que la Lieutenant-Général, alors Colonel à l'époque, n'était pas dans le genre Damoiselles en détresse, mais la grande Viktoria Elinker était restée sourde aux cris silencieux de son amie. Elle était restée dans sa bulle de luxe et de décadence, enfermée dans un monde lisse et sans fioriture. Et Elkion, mère mutilée dans sa chair et dans son âme, n'avait rencontré que les hauts remparts de pierre qui dissimulaient le coeur absent de Viktoria. C'est aussi une des raisons pour laquelle Elkion s'était rapidement retirée lorsque son amie avait tenté de la réconforter, posant sa main froide sur son épaule glacée. Des élans d'affection gratuits, mais faux. Elle n'aimait pas les mensonges, elle qui s'était mentie des semaines entières sur la mort de son propre enfant. Elle en avait assez.
    Elle suivit silencieusement son hôte et ne dit mot lorsqu'elle prit place dans les imposants fauteuils de la chambre royale de Viktoria. Muette comme une carpe lorsque le thé fut servit, c'est le regard grave et la mine fermée qu'elle porta la tasse de thé chaud à ses lèvres. Le silence de plomb était uniquement interrompu par quelques légers gloussements.

    - Eh bien, tu veux que j'te raconte quoi? La mort de ma fille? Que j'te demande pourquoi t'as mis tant de temps pour enfin l'ouvrir? Elle fit une pause, puis reprit. Ecoute, j'ai pas dix ans, c'est pas comme si j'allais te faire la gueule pour des conneries pareilles - et à ces mots les oreilles de Viktoria sifflèrent, il n'était pas Dieu permis de parler ainsi sous son toit - mais y'a un truc qui s'appelle l'amitié.

    Mais qu'est-ce que je fabrique là, à lui déballer ce que j'ai sur le coeur? J'deviens quoi moi, une pleurnicharde? Ce furent là les premières pensées qu'eut Elkion après avoir parlé sans avoir repris son souffle. Buvant une gorgée de thé, il semblait peut-être qu'il n'était pas question de continuer. Il était peut-être préférable de laisser les choses dans cet état. Mais le regard blessé de Viktoria lui fit changer d'avis.
    C'était un regard de belle blessée dans son orgueil, sa fierté, laissant paraître derrière ces yeux glacés la petite fille rieuse que Viktoria était, celle qu'Elkion avait connue. La blonde était restée sans mot dire, prêtant une oreille attentive aux deux fillettes qui jouaient. Chamberlain, le dos tourné, cachait son regard angoissé derrière des yeux pétillants et ses lèvres tremblotantes se tordaient en un sourire de poupée brisée. Elle continua à faire parler Lady Keitel, une ravissante poupée aux cheveux d'ébène, fière propriété de Serena. Tout devait aller pour le mieux, n'est-ce pas? Nous ne sommes que des enfants.

    - Chamberlain, lança Elkion à sa fille, et cette dernière se redressa, presque affolée. Va jouer dans l'jardin, fait beau aujourd'hui.

    Sa mère le lui avait ordonné sans réelle conviction, lui intimant tout de même l'ordre de les laisser seules. Chamberlan hocha la tête et proposa de prendre le thé avec Serena et Lady Keitel sous ce beau soleil. Des petits pas résonnèrent sur le lourd tapis, et s'évanouirent dans le couloir, laissant l'ombre d'un échos se répercuter sur les murs froids.

    - Elle a été assassinée, mais j'imagine que tu as été mise au courant, fit Elkion, fuyant le regard lourd de la blonde posé sur elle. Y'avait du peuple. 'Fin, du peuple de l'armée quoi. Les collègues... Le truc habituel, enfin, pas tellement. C'est juste qu'elle aimait bien v'nir quand y'avait pas cours, alors forcément, les gueux en uniforme savaient qui c'était... Même le Généralissime était là. T'imagines un peu l'évènement.

    Elkion peinait à prononcer le nom de sa fille. Six ans plus tard, le deuil était toujours difficile à faire.

    - Et puis, bah toi t'étais pas là. Elkion haussa les épaules, comme si c'était un détail. Mais...

    La question qui suivit laissa Elkion sans voix. Elle ne s'attendait pas à mettre ce sujet sur le tapis. Elle ne s'attendait même pas à ce que Viktoria remarque quoi que ce soit. Ne trouvant plus ses mots, elle ouvrit des yeux ronds et jura tout bas. Viktoria lui lança alors cet énième regard, empli d'intelligence sans être méprisant. Ce genre de regard qui disait "
    Ne soyez pas ridicule. Combien de temps pensiez-vous faire l'enfant?". Elkion soupira fortement et jura à nouveau. Combien de temps pensait-elle pouvoir le cacher?

    - ... Ma mécagreffe?


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MessageSujet: Re: • De natura hybris. [Elkion]   • De natura hybris. [Elkion] EmptyJeu 4 Mar - 16:05


    Ce n'était pas tant la remarque d'Elkion que son air incrédule qui avaient blessé Viktoria. Certes, question relationnel, elle n'était pas une championne, mais se faire entendre dire qu'on est indigne de confiance... Ce n'était pas son image qui était touchée, mais sa personne. Elkion qu'elle considérait comme une très bonne amie lui faisait des reproches comme on en fait à un simple subordonné. Quoique... Les raisons de la possible colère d'Elkion étaient légitimes, pensa Viktoria, et pendant un moment les regards des deux jeunes femmes s'évitèrent tout simplement. Pourtant, elle lui posa bien cette question, parce qu'il était temps de parler et qu'il y avait de bonnes raisons pour que l'épaule de la brune soit si... étrange.

    - Qu'en est-il de votre... bras mécanique?

    - ... Ma mécagreffe?

    Viktoria l'avait sentie, cette épaule d'acier et de métal sous la veste de Lieutenant-Général. Et plusieurs questions envahirent le cerveau de la blonde. Quand? Comment? Et surtout pourquoi? Elle savait qu'elle n'obtiendrait que difficilement des confessions d'Elkion. Elle n'était pas comme ses autres amies, ces femmes riches et nobles qui n'ont que pour souci un défaut dans leur robe ou un bijou perdu. Alors elle patienta, consciente que son amie avait quand même besoin de vider son sac. Mais les paroles de tout à l'heure lui trottaient toujours dans l'esprit. Elkion savait-elle à quel point la perte de sa fille l'avait aussi affectée? Viktoria n'était pas venue voir Elkion, parce qu'elle n'en avait la force. Elle ne savait pas comment trouver les mots justes et bons. C'est pourtant le devoir d'une amie, d'aider à se relever. Mais elle n'était jamais venue et il était temps de se faire pardonner.

    - Vous savez... commença-t-elle lentement. Elle fut interrompue par Elkion d'un signe de la main.

    Un regard d'incompréhension se lut dans les yeux de Viktoria. Elle l'avait déjà dit, Harkonnen ne lui en voulait pas, même si dans ses paroles on croirait y voir le contaire. Non, c'était sa manière d'être, de faire comprendre l'inverse de ce qu'on dit, de faire lire l'indicible, de révéler les secrets cachés. Mais Elkion avait une façon bien à elle de raconter les choses. Sa fille avait été tuée par un Ishbal, oui, elle le savait, mais la façon dont Harkonnen le disait, comme si elle racontait ses journées, montrait à quel point cette femme devait se convaincre elle-même de sa force d'esprit. Les funérailles, oui... l'incinération, elle en avait entendu parler. Et ces fleurs qu'elle avait envoyées, Viktoria savait qu'elles étaient arrivées à destination. Mais avec quel accueil de la part de la famille Harkonnen?
    Hugo avait été touché par cette attention, mais le mari d'Elkion avait peiné à la convaincre de la bonne foi de Viktoria. "Elle ne devait pas avoir le temps, il faut que tu comprennes, elle viendra te parler." La Maiden n'avait jamais entendu ces paroles. Mais Elkion, elle, s'était contentée de fixer son mari dans les yeux, avant de tourner les talons et s'en aller au loin.

    - Racontez moi, déclara donc Viktoria. Perdre un bras n'a rien d'anodin. Etait-ce un accident? Ou pire? ... Vous m'excuserez mon ton curieux et quelque peu malsain, mais s'il vous plaît, Elkion. Je sais que vous avez quelque chose à me dire.

    Quelque chose... Depuis la mort de Phaedra, l'une et l'autre ne s'étaient pas vu plus de quelques secondes, même pas assez de temps pour prendre un café, et à peine pour se dire bonjour. Les premières semaines, Viktoria vivait dans le remords et dans l'impuissance. Comment se comporter lorsqu'on a conscience de la faiblesse de ses mots? Elle n'allait pas lui raconter ces choses plates sur la vie, la mort, l'amour et la famille. Parce qu'elle n'avait connu que la moitié de cela. La seule qui représentait encore quelque chose de bon aux yeux de Viktoria, c'était Erzébeth, sa soeur maintenant défunte. Comment, comment repartir du bon pied lorsqu'on a perdu son dernier point de repère?
    Elkion en savait plus qu'elle sur la famille et la mort. Elle était colonel, elle avait vécu Ishbal, elle avait visité l'Enfer et en était revenue vivante. Mais pas indemne. Le peu de fois où elle l'avait revue, peu avant le décès de Phaedra, Elkion avait été comme transformée, mais d'une certaine manière elle restait la même. Juste ce côté sanguinolant de la guerre qui faisait régulièrement surface dans l'esprit abîmé de la brune. Cet esprit abîmé qui ne demandait qu'à être pansé, et pourtant personne, personne ne lui était venu en aide. Sa famille déjà plongée dans le désespoir ne pouvait plus rien. Seule une intervention extérieure aurait pu sauver Elkion de la plus terrible erreur de sa vie... Mais comment Viktoria aurait-elle pu le savoir? Elkion ne lui disait rien sur ses fonctions en tant qu'Alchimiste d'Etat. La blonde avait à peine idée de ce qu'était l'alchimie. Alors les secrets, les tabous, les interdits... Cela lui était étranger.
    Pourtant, elle désirait renouer ds liens avec Harkonnen. Ce serait peut-être différent, qui sait. Ou Elkion passerait l'éponge, mais c'était peu sûr. En tout cas, Viktoria se montra patiente, laissant le temps faire son travail. Alors Elkion commença à parler. Et elle écouta.

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